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Réforme des lycées, baisse des moyens, sélection à l’université. Ça suffit !

un 4-pages de l’Union Nationale CGT-Educ’Action

jeudi 20 septembre 2018, par CGT Educ’Action 94

Projet Blanquer : Un tri social accentué dès le lycée
Si le lycée actuel porte en lui la sélection et le déterminisme social, le projet de Lycée Blanquer l’accentue :
Une orientation précoce :
La pression autour de l’orientation s’accentue. On sort de la logique « avec un bac S, tu pourras tout faire », mais dans laquelle les autres bacs offraient quand même un large éventail. Avec Parcoursup, l’orientation, complexifiée, se fait à l’avantage des milieux connaissant le mieux le système scolaire : la « liberté de choisir » une spécialité n’a en effet rien à voir avec les désirs de l’élève mais avec les perspectives d’accès au supérieur. Si le ministère invoque les perspectives de « passerelles », nous savons que, compte-tenu des contraintes budgétaires et des projets idéologiques du ministre, elles seront compliquées à mettre en pratique. Déjà prévues dans la réforme Chatel, elles n’ont jamais été appliquées réellement.
Il spécialise chaque année davantage les élèves :
En première, le tronc commun s’élève à 16h en voie générale, 14h en voie technologique (15h30 /13h en terminale). Dans la voie générale, les élèves se spécialisent dans trois disciplines en première, spécialisation qui s’accentue en terminale puisque les élèves ne retiendront que deux spécialités. Sous un couvert démagogique (« les élèves ont le droit de choisir des disciplines »), ce projet retranche certains savoirs et savoir-faire de la culture commune des bachelier·ères. Par exemple, les mathématiques pourront facilement disparaà®tre du cursus (ce qui est possible aujourd’hui, mais uniquement pour la série L soit 6% des bachelier·ères).
Ces spécialités influeront sur l’accès à l’université à cause des « attendus » :
Ne peuvent accéder à tel ou tel cursus universitaire que celles et ceux qui ont fait les bons choix et obtenu les meilleurs résultats, en particulier dans les filières en tension (STAPS, droit et psycho). Attendons-nous à ce que certaines universités organisent la pénurie pour pouvoir sélectionner à leur tour !
On le voit, ce dispositif conduit à fermer la porte de l’université en considérant qu’on ne pourra plus acquérir ces « compétences » après le lycée. De plus, certains attendus tiennent compte d’éléments qui ne font jamais explicite-ment l’objet d’apprentissages à l’École ou de l’ordre du « savoir-être », souvent transmis par la famille.
Une concurrence entre élèves renforcée :
Dans ce contexte, la concurrence entre élèves dans les choix de spécialités et d’options, puis d’orientation post-bac, ne peut que s’aggraver. Or, la concurrence entre élèves, c’est non seulement plus de pression sur leurs épaules mais aussi plus d’inégalités entre les élèves (favorisant ainsi celles et ceux qui peuvent le mieux mettre en valeur leur héritage culturel et dont les familles ont la meilleure maà®trise du système scolaire et post-bac).
Pour toutes ces raisons, la CGT Éduc’action s’oppose à cette réforme !