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Collège : Enjeu de démocratie pour les élèves et les personnels

mercredi 12 septembre 2018, par CGT Educ’Action 94

Enjeu d’un espoir de démocratisation de l’École dans les années 70, le collège n’a jamais eu les moyens d’honorer l’appellation « unique » qu’une réforme lui a accolée il y a plus de 40 ans.
Considéré tour à tour, voire en même temps, comme la prolongation de l’école primaire ou comme un lycée en miniature, bouché par une orientation post 3ème inégalitaire, il s’est contenté de permettre une massification sans démocratisation réelle, faute d’une vision clairement émancipatrice de ce que devrait être le second temps d’une scolarité obligatoire de 3 à 18 ans.
Pire, la création du socle commun et l’imposition de l’évaluation par des « compétences » déconnectées des savoirs et savoir-faire (mais aptes à satisfaire la vision patronale d’une main d’oeuvre peu formée mais adaptable) ont fini par vider le collège unique de toute réalité pédagogique concrète, en permettant un apprentissage et une évalua-tion à deux vitesses au sein des mêmes classes.
Par là -même, le collège est réduit à la 1ère étape du tri social des élèves, généralisé par l’instauration de la sélection à l’entrée de l’université et les projets de réformes des lycées.
Quant aux moyens, ils ne permettent pas d’absorber la hausse démographique et encore moins le travail en groupes à effectifs réduits. Les conditions d’études des élèves et de travail des personnels, s’en trouvent considérablement dégradées alors que les difficultés des élèves les plus en difficulté perdurent et que le travail des enseignant·es perd de plus en plus son sens.
Car non content d’imposer une vision de plus en plus élitiste de l’École, de réduire le collège à un sas vers le lycée général pour certain·es et à un RSA éducatif pour d’autres, l’institution charge la barque des personnels année après année : évaluations généralisées, création puis quasi suppression des EPI, nouveaux programmes publiés en plein été sans documents d’accompagnement, imposition de l’usine à gaz LSU, accroissement des missions d’orientation des professeur·es principaux·ales…
À cela s’ajoutent les attaques contre le statut des personnels et leurs salaires avec le PPCR et les annonces de CAP2022 : gel du point d’indice, introduction des rendez-vous carrière qui souvent demandent plus d’investissement que la préparation des cours, augmentation de l’inégalité entre personnels avec la création de la classe exceptionnelle et les nouvelles modalités d’accès à la hors classe…
Il faut en finir avec des politiques qui mettent à mal l’avenir des élèves, en particulier celles et ceux issu·es des classes populaires, dégradent les conditions de travail des personnels et les paupérisent.
Un collège unique, réellement émancipateur et démocratique, au bénéfice des élèves et de la communauté éducative est possible.
Comme l’est l’amélioration des conditions de travail, baisse des effectifs par classe, l’augmentation des salaires et de la baisse du temps de travail, simplement en choisissant une autre répartition des richesses.
Pour changer le collège et l’ensemble du système éducatif, pour améliorer la vie des travailleurs et travailleuses de l’Éducation nationale, la CGT Éduc’action a des propositions et travaille à construire, avec les personnels, les mobilisations pour les imposer.