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Chiffres du chômage : le thermomètre et la réalité
déclaration de la Confédération CGT
mardi 30 janvier 2007, par
Cela est devenu à présent coutumier : selon le gouvernement le nombre de chômeurs aurait diminué de 1 % au mois de décembre et de 10 % sur l’ensemble de l’année 2006. Et pourtant, personne ne croit à ces données.
Il y a une grande différence entre un chômage qui baisse parce que l’emploi progresse et un chômage qui baisse parce qu’on épure les statistiques et qu’on multiplie les emplois précaires.
Le chiffrage du chômage est un enjeu important pour les responsables politiques. On comprend pourquoi ils utilisent tous les moyens pour afficher une baisse du nombre de chômeurs. Dernière opération en date : la Direction de l’INSEE a décidé de reporter la publication du taux de chômage dit au sens du Bureau International du Travail qui sert de comparaisons internationales. Ce report a certainement des visées politiques et électoralistes. La Cgt soutient les syndicats de l’INSEE qui dénoncent cette opération et demande une réunion rapide du Conseil de l’Information Statistique afin de faire toute la transparence sur les raisons qui ont conduit la direction de l’INSEE à reporter de 6 mois le recalcul des chiffres du chômage.
Les chiffres annoncés par le gouvernement ne représentent qu’une partie de la réalité. Ils correspondent à ce que l’Anpe appelle comme toujours « demandeurs d’emploi de catégorie 1 », c’est-à -dire ceux qui cherchent effectivement un emploi à temps plein et qui n’ont pas exercé une activité de plus de 78 heures au cours du mois précédent. Or, en plus de cette catégorie, il y en a bien d’autres qui sont enregistrées à l’Anpe mais qui ne font pas l’objet de communications médiatiques. En outre, il existe d’autres catégories de privés d’emploi (les dispensés de recherche d’emploi, les Rmistes non inscrits à l’Anpe, les préretraités) qui ne sont pas enregistrées à l’Anpe. En tenant compte de l’ensemble de ces catégories, le chômage est donc en réalité pratiquement deux fois plus élevé que le chiffre annoncé. Le thermomètre n’a pas changé, mais il est toujours aussi mauvais et est loin de rendre compte de la réalité telle que les gens la vivent.
Réduire le chômage est une urgence sociale, un enjeu majeur pour les salariés et les privés d’emploi. Cela nécessite d’améliorer les conditions de la croissance économique. Cela passe aussi par un nouveau système de garanties sociales, la sécurité sociale professionnelle telle que le préconise la Cgt.
La période qui s’ouvre doit être l’occasion de porter un débat de fond sur l’ensemble de ces questions pour arrêter des choix permettant d’atteindre un nouveau plein emploi.