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Déclaration liminaire de la CGT Educ’Action 94 Comité Technique 1er degré vendredi 7 juin 2019
vendredi 7 juin 2019, par
les mesures de carte scolaire sont téléchargeables au bas de la page.
Madame la Directrice académique des services de l’Éducation nationale,
Mesdames et Messieurs les membres du CTSD,
Ce CTSD « carte scolaire » dit d’ajustement se déroule dans un contexte de mobilisations.
Celle du 9 mai contre le projet de réforme de la Fonction publique, démontre la volonté des personnels de défendre un service public, indispensable au plus grand nombre et aux catégories les plus fragiles.
Dans l’Éducation, le 9 mai a été une nouvelle étape du mouvement entamé le 19 mars contre la loi pour une « école de la confiance ».
La mobilisation très importante des personnels des écoles et établissements montre la persistance et l’enracinement des luttes et devrait conduire le ministre à apporter comme réponse le retrait de son projet de loi.
Car c’est d’abord la défense du service public d’éducation qui anime les personnels en lutte, et pour beaucoup d’entre nous, la politique du ministre accentue les inégalités territoriales et institutionnalise un peu plus le tri social.
Il n’y a pas que les personnels qui contestent les orientations politiques du ministre et son projet de loi, les parents d’élèves aussi se mobilisent pour permettre des alternatives aux réformes portées par le ministre de l’Éducation nationale.
La mal-nommée « loi pour l’école de la confiance » nous a été présentée par le ministre, comme un véhicule législatif purement formel devant, notamment, entériner l’abaissement de l’à¢ge de la scolarisation obligatoire de 6 à 3 ans promis par le président de la République.
Mais nous ne pouvons que constater que bien d’autres dispositions s’y sont greffées, transformant le projet initial en quelque chose de bien plus dangereux pour notre École et pour les conditions de travail des personnels.
L’adoption de la loi en première lecture par l’Assemblée nationale a été une formalité.
Il est important de noter que ce projet de loi ne contient aucune disposition pour améliorer les conditions de travail et les salaires des personnels.
Les modifications structurelles envisagées par le biais d’un amendement ont amplifié une mobilisation qui s’est organisée sous différentes formes : occupations d’écoles, manifestations, assemblées générales qui se sont tenues pour alerter l’ensemble de la population sur les dispositions les plus inquiétantes de la loi.
Pour ce qui est de la carte scolaire 2019, comme en 2018, le ministre dit accorder une priorité à l’école primaire mais cette école primaire est bien malmenée. Quand décidera-t-il de baisser les effectifs, d’offrir une formation continue de qualité, des moyens de remplacement suffisants, des réseaux d’aide complets, des postes suffisants pour l’école maternelle… ?
Ici, sur notre département, le plan de destruction est en marche :
La dotation de 180 postes dans notre département est insuffisante pour assurer les dédoublements des CP et CE1 en éducation prioritaire, puisque 187 postes seront dédiés au dispositif « 100 % réussite » (139 postes en ouverture ferme et 48 en ouverture conditionnelle). Voilà qui révèle les faiblesses d’une priorité mal financée qui nécessite des fermetures ailleurs pour être menée à bien.
Conséquence de cette dotation insuffisante, la facture est lourde hors dispositif 100 % réussite.
Ainsi, les 82 ouvertures de classe (dont seulement 60 ouvertures fermes et 22 conditionnelles), pour 107 fermetures (81 fermes et 26 conditionnelles) nous feraient perdre sur le département 25 classes pour 92 élèves supplémentaires.
La facture s’alourdit surtout pour les maternelles qui perdent 62 classes et laisse de nombreuses écoles avec des effectifs avoisinant les 30 élèves de moyenne. Comment parler de l’importance du langage dans ces conditions ? Comment exiger l’attention aux conditions d’apprentissage ?
Les moyens alloués dans notre département, permettent-ils une amélioration des conditions d’accueil et de progrès des enfants et une amélioration des conditions de travail des équipes ? Pour la CGT Educ’Action, c’est non. En effet, les seuils sont de moins en moins respectés et les CP ou CE1 dédoublés, rarement à 12, sont plutôt à 14 ou 15, par manque de locaux, trop souvent dans une même salle, regroupant ainsi 28 élèves, voire plus.
D’autre part, toujours aucune création d’Ulis alors que les effectifs prévisionnels en ASH augmentent de 207 élèves, aucun pôle de TPS supplémentaire alors que la remontée des effectifs en maternelle ne permettra plus de scolariser les moins de 3 ans, aucune création de poste de remplaçant.e.s alors que le manque est criant cette année.
Madame la DASEN, vous proposez 60 ouvertures conditionnelles (48 ouvertures 100 % réussite, 22 ouvertures de classes), 87 écoles sont en « comptage de rentrée ». C’est autant de collègues, d’équipes, de familles, dans l’incertitude à la rentrée, souvent des enseignant.e.s débutant.e.s. Comment parler de bienveillance dans ces conditions ?
Enfin, nous aimerions savoir, Madame l’Inspectrice d’Académie, comment se mettra en place la dernière promesse présidentielle de réduire à 24 le nombre d’élèves dans l’ensemble des classes de Grande Section, de CP et de CE1 ?
La CGT 94 considère ce projet de carte demeure totalement inacceptable. Pour faire réussir tous les élèves et améliorer les conditions de travail des personnels, l’allègement du nombre d’élèves dans toutes les classes, le remplacement, les RASED en nombre suffisant, la scolarisation des moins de 3 ans nécessitent un réel engagement budgétaire.