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Formation des enseignants : avis négatif du Cneser sur le projet de circulaire
samedi 19 décembre 2009, par
D’autres infos : http://www.cgteduccreteil.org/spip.php ?rubrique48
Le CNESER [1], réuni le 21 décembre 2009, a donné un avis négatif sur la circulaire de cadrage de la formations des maà®tres : 3 pour (2 UNI 1 MEDEF), une abstention (PEEP) et 35 contre (dont CGT et CPU).
Motion CNESER du 21-12-09
(27 Pour, 10 abstentions, 5 contre)
Signée par Snesup-Fsu, Fsu, Cgt, Unsa, Cfdt, Sgen-cfdt, Autonomes sup, Confédération étudiante, UNEF
Depuis maintenant plus de 18 mois, la réforme de la formation et du recrutement des enseignants qui aurait dà » conduire à une élévation du niveau de qualification des enseignants à celui du diplôme de master est menée au pas de charge sans aucune concertation sérieuse. Le report d’un an d’une application complète de la réforme, résultat de la mobilisation de l’an dernier, qui aurait pu permettre de mettre en place une réelle concertation destinée à l’élaboration d’une réforme partagée, a été dévoyé par Luc Chà¢tel et Valérie Pécresse. En rendant leurs derniers arbitrages contre l’avis de tous les acteurs concernés (enseignants-chercheurs, enseignants, étudiants, lycéens, parents, ...) et en présentant aujourd’hui en CNESER une circulaire dite de cadrage des masters, le gouvernement persévère dans sa stratégie du passage en force. C’est inacceptable au regard des enjeux liés à la formation et au recrutement des enseignants, et plus largement au devenir des jeunes et de la société. Tout changement dans le dispositif de formation des enseignants doit être porteur de progrès et non de régressions.
Le CNESER dénonce l’entêtement gouvernemental consistant à entraver les capacités de l’université à développer des formations de haut niveau intégrant disciplines universitaires et savoirs professionnels en lien avec la recherche, alliant les potentiels avérés des UFR et des IUFM -dont le maillage territorial est un atout-, et s’appuyant sur des concours nationaux. Il est inacceptable de réduire la formation professionnelle à quelques modules complémentaires ou à de très courts stages et de bouleverser l’ensemble de l’offre de master existante au détriment de la recherche. Par ailleurs, l’absence d’aides financières conséquentes pour les étudiants dont la durée d’études s’allongera, risque de faire régresser un peu plus la diversité sociale et décourager les jeunes issus des milieux populaires de choisir le métier d’enseignement. De nombreuses voix institutionnelles se sont élevées contre le projet gouvernemental : Conférence des Présidents d’Université, conférences de directeurs d’UFR ou d’IUFM. Le comité de suivi Master, émanation du CNESER, a rendu le 16 décembre un avis critique sur le projet gouvernemental.
Le CNESER exige la remise à plat de la réforme impliquant le retrait des décrets concernant la formation des enseignants et des textes d’application déjà publiés permettant de revenir impérativement sur la place des épreuves d’admissibilité au cours du cursus afin de garantir une place des futurs concours compatibles avec une formation en master de qualité et permettant de réelles réorientations pour les étudiants en échec aux concours. Ce n’est qu’après cette étape que le cadrage national des masters dits « intégrés » par le biais d’un texte réglementaire prendra sens. Il devra garantir l’articulation entre une véritable professionnalisation progressive et une formation disciplinaire, et être assorti d’une carte nationale des formations. Il devra garantir l’égal accès de tous sur le territoire à la préparation des concours.
Le CNESER refuse de voir régler une question d’une telle ampleur par une simple circulaire ne permettant pas de répondre pas aux attentes de la société. L’attitude, dont fait preuve le gouvernement sur ce sujet est lourde de conséquences. En particulier, le CNESER déplore le processus de décision qui a conduit le gouvernement à faire les annonces de novembre, sans consulter ni CNESER, ni les autres parties prenantes et à ne pas entendre la réprobation de la communauté universitaire quasi unanime.
Le CNESER exprime son total désaccord d’une part de voir le débat budgétaire réduit à une simple présentation du budget voté par le Parlement et, d’autre part, de dissocier et de reporter en janvier le vote de la répartition des dotations aux établissements nécessaire aux votes de leurs budgets.
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[1] le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (Cneser) est un organe qui constitue à la fois un comité consultatif placé auprès du ministre chargé de l’enseignement supérieur, et une juridiction administrative.