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Pas de Bébés à la consigne ! Pour des modes d’accueil de qualité
Pétition Unitaire et communiqué de presse FERC CGT
lundi 27 avril 2009, par
Pas de bébés à la consigne
Pour des modes d’accueil de qualité
lundi 20 avril 2009
La volonté des Pouvoirs Publics de développer l’offre d’accueil du jeune enfant avec la création de 200 000 places d’accueil d’ici à 2012 est légitime. Mais les propositions de modification du décret du 20 février 2007, relatif aux établissements et services d’accueil, si elles sont maintenues, s’orientent vers une dégradation de la qualité d’accueil du jeune enfant.
Suite à la manifestation de notre opposition aux mesures envisagées, le gouvernement vient d’annoncer le 2 avril 2009, par la voix du directeur de cabinet de Madame Morano, secrétaire d’Etat à la famille, que les taux d’encadrement des enfants dans les établissements et services d’accueil ne seraient pas modifiés (un adulte pour 5 bébés et un adulte pour 8 enfants qui marchent).
Cependant d’autres dispositions pourraient être prises :
Diminution de la qualification du personnel : la proportion des professionnels les plus qualifiés (éducateurs de jeunes enfants, puéricultrices et auxiliaires de puériculture) serait revue à la baisse.
Projet de jardin d’éveil confirmé mais demeurant extrêmement vague, sauf le taux d’encadrement des enfants qui serait également réduit : un adulte pour 12 enfants de 2 à 3 ans au lieur d’un adulte pour 8 enfants aujourd’hui
Augmentation des capacités d’accueil en surnombre portées à 20% au lieu de 10% actuellement.
Or, les projets de modification du décret vont à l’encontre de ces conditions, comme les récentes mesures portant de 3 à 4 le nombre d’enfants accueillis par les assistantes maternelles. Nous affirmons au contraire que toute évolution du dispositif des modes d’accueil pour les enfants et leurs familles doit reposer sur les principes suivants :
Respect du développement singulier de chaque enfant
Socialisation et éveil
Professionnalisation des adultes travaillant auprès des enfants
En un mot, accueil de qualité, et non, gardiennage et « mise à la consigne ». De plus, chaque famille doit pouvoir accéder au mode d’accueil de son choix, et sans barrière financière, ce que ne garantit pas le projet de décret.
C’est pourquoi nous nous opposons fermement aux modifications du décret sur les établissements et services d’accueil, et en demandons le retrait. Nous nous engageons à nous mobiliser, et appelons parents et professionnels à nous rejoindre, pour que le développement de l’offre d’accueil rime avec la préservation de sa qualité.
Premiers signataires :
ANAP (Association Nationale des Auxiliaires de Puériculture), ANAPSYpe (Association Nationale des Psychologues Petite enfance), ANPDE (Association Nationale des Puéricultrices diplômées d’Etat et des Etudiantes), CADRESPE (Collectif d’Association de Directeurs et Responsables d’Etablissement et Services Petite Enfance), CEMEA (Centres d’Entraà®nement aux Méthodes d’Education Active), CEPAME (Comité d’Entente des Ecoles Préparant Aux Métiers de l’Enfance – Association regroupant des écoles d’auxiliaires de Puériculture et de Puéricultrices), la CGT, CGT Petite Enfance des Services Publics Parisiens, CGT Crèches PMI 93, CGT Fédération des Services Publics, , FNEJE (Fédération Nationale des Educateurs de Jeunes Enfants), Passerelles EJE, SNMPMI (Syndicat National des Médecins de PMI), SUD Santé Sociaux, SNU CLIAS FSU, SUPAP FSU, Union Syndicale Solidaires, UNSA, UNSA Education, UNSA petite enfance ville de Paris, UNSA Territoriaux, SE UNSA.
Jardin d’éveil : ne pas se laisser endormir !
La secrétaire d’Etat chargée de la famille, Nadine Morano vient d’annoncer la création, dès la rentrée 2009, de « Jardins d’éveil » pour les enfants de 2 à 3 ans.
8000 places seront proposées dans ces structures « alternatives » entre la crèche et l’école. Ces structures pourront s’implanter dans les classes de maternelle, sans enseignants, payées par les collectivités et les parents !
Autonomes, ne dépendant plus de L’Education nationale, elles seront donc directement en concurrence avec l’école maternelle sans souci d’égalité sur le territoire.
Seule la volonté du désengagement de l’Etat peut expliquer la création de structures privées, payantes, implantées au gré des choix locaux, à la place du maintien des structures existantes gratuites, implantées dans plus d’un tiers des communes de France.
Xavier Darcos affirme, quant à lui, que ces nouvelles structures ne remettent pas en cause l’accueil des enfants à l’école maternelle.
Mais pour la CGT Educ’Action c’est le début de la fin de la scolarisation à deux ans dans la droite ligne du rapport Papon.
Depuis 10 ans des milliers de classes sont fermées dans les écoles maternelles et l’on peut craindre une diminution de l’accueil des enfants entre 3 et 5 ans.
Quand c’est possible, les parents privilégient l’accueil collectif gratuit.
Le manque de places pour l’accueil des jeunes enfants est criant, obligeant l’un des deux parents (souvent la mère) à prendre un congé parental non désiré.
Le gouvernement veut, coà »te que coà »te, mettre en place : un « droit opposable au mode de garde », donner la possibilité aux parents d’attaquer juridiquement la commune qui n’aura pas donné une
solution de garde pour leurs enfants.
Pour cela, les parents et les collectivités locales vont être mises à contribution mais sans donner à ces dernières les moyens financiers de leurs nouvelles obligations.
Des objectifs chiffrés doivent être proposés à une échéance proche pour garantir un mode d’accueil de qualité à tous les enfants.
Les parents doivent être les usagers et non les employeurs de ces services.
Les participations financières des parents doivent être abaissées et, à terme, c’est bien la gratuité de l’accueil qui doit être envisagée.
C’est un véritable service public d’accueil des jeunes enfants dont nous avons besoin.
Les parents doivent pouvoir en fonction des besoins de leur enfant faire le choix du mode d’accueil.
La scolarisation précoce est un rempart efficace contre l’échec scolaire pour les enfants issus des classes sociales défavorisées.
Nous demandons l’abandon de la création des Jardins d’éveil et la possibilité pour les parents qui le désirent de scolariser leur jeune enfant, dès 2 ans, dans une école maternelle ou de pouvoir lui faire
bénéficier d’un accueil public, collectif, gratuit.
Montreuil, le 10 avril 2009