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Veille d’opinion à l’éducation : Le ministère de l’éducation nationale joue à la C.I.A !

Démocratie française encore mise en danger !Communiqué de presse CGT Educ Action 94

mercredi 12 novembre 2008, par CGT Educ’Action 94

Les ministères de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, ne savent plus quoi faire pour faire face au mécontentement grandissant des personnels de l’éducation nationale. En effet, d’après des sources sérieuses, le gouvernement via les ministères cités ont lancé un appel d’offre pour mettre en place un dispositif de « veille de l’opinion » sur internet spécifique à l’éducation nationale !

Les objectifs du document sont clairs, il s’agit entres autres "d’ identifier et analyser les sources stratégiques ou structurant l’opinion ; repérer les leaders d’opinion, les lanceurs d’alerte et analyser leur potentiel d’influence et leur capacité à se constituer en réseau ; anticiper et évaluer les risques de contagion et de crise ; alerter et préconiser en conséquence ; les informations signifiantes pertinentes sont celles qui préfigurent un débat, un « risque opinion » potentiel, une crise ou tout temps fort à venir dans lesquels les ministères se trouveraient impliqués". Les sources veillées seront de tous ordres.

La CGT Educ Action 94 n’a cessé de dénoncer les dérives sécuritaires du gouvernement et les atteintes à la démocratie ! Aujourd’hui elle récidive ! C’est une atteinte aux droits fondamentaux des personnes et des fonctionnaires ! Une atteinte au droit d’expression !

Les questions graves que ce dispositif pose ne sont pas des moindres. Effectivement, comment un gouvernement qui trouve des milliards pour les spéculateurs et les actionnaires, mais qui n’a pas d’argent pour ses écoles, ses hôpitaux et tous ses services publics peut-il dépenser autant d’argent à la surveillance de ses agents ? Comment un ministère qui a pour mission le service public de l’éducation peut-il sans problème déroger à cette dernière et adopter les missions ministérielles de l’intérieur ou de l’armée ? Comment cet employeur qu’est l’éducation nationale pourra-t-il surveiller ses fonctionnaires et être un employeur impartial et objectif quant à leur déroulement de carrière ? Que va-t-il se passer ensuite pour les fonctionnaires "leaders" ? Quelle sanction ? La révocation ? Le harcèlement ? L’arrivée impromptue de « barbouzes » pour les faire taire ? La mise en détention ? Dès qu’il y a surveillance, il y a sanctions …. Donc cet appel d’offre aura pour les agents des conséquences en terme personnel, professionnel ou pénal ….

Que veut anticiper le gouvernement via l’éducation nationale ? La peur des conséquences de la crise financière ? La peur de la forte grogne des enseignants, parents et élèves ? La peur de l’autre, celui qui est différent, l’opposant au régime et qui deviendrait vite un "terroriste" ? Ne serions-nous plus en démocratie ? Que se joue-t-il là , maintenant ?

La CGT Educ Action 94 dénonce les pratiques de surveillance, de contrôle des populations jeunes et adultes ! Elle invite chaque citoyen à se poser de très sérieuses questions sur les dérives sécuritaires du gouvernement qui mettent en péril l’essence même de la démocratie !

Créteil, le 12 novembre 2008