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Congrès UD-CGT 94 : Introduction au débat

Du 15e au 16e congrès de l’Union départementale : 3 années ponctuées d’événements extrêmement importants

mardi 15 mars 2005, par CGT Educ’Action 94

Des événements politiques en France ont marqué profondément les trois ans qui viennent de s’écouler.
Dès le lendemain de notre dernier congrès, notre pays s’est trouvé face à l’échéance politique des élections présidentielles.

L’Union départementale a adressé aux candidats des différentes listes politiques en présence le Mémorandum revendicatif de la CGT dans lequel elle réaffirmait ses priorités :
- la réponse aux besoins de sécurité face au chômage, à la précarité et aux licenciements,
- la nécessité d’augmenter les salaires, les allocations sociales et le pouvoir d’achat,
- garantir l’avenir de notre système solidaire de retraite, de sécurité sociale et de santé,
- garantir et développer les services publics et collectifs,
- promouvoir une nouvelle démocratie ainsi que la construction des solidarités en Europe.

Les résultats du premier tour de scrutin a placé notre pays dans une situation politique inédite dont on peut mesurer, dès aujourd’hui, les conséquences pour l’ensemble des salariés actifs, retraités et privés d’emplois.

Un choc assourdissant pour nombre de syndiqués de la CGT que de constater la présence au deuxième tour de l’élection présidentielle du candidat d’extrême-droite.
Pour autant des centaines de milliers de salariés ont su réagir entre les deux tours, en se saisissant de la manifestation du 1er mai pour exprimer leur rejet des principes xénophobes, racistes et néo-fascistes prônés par l’extrême-droite, tout en signifiant aux gouvernements passés, présents et futurs ainsi qu’au patronat, leurs attentes sociales.

La reconduction de Jacques CHIRAC à la présidence de la République et l’élection d’une très grande majorité de droite à l’Assemblée nationale ont engagé notre pays dans une politique économique et sociale largement téléguidée par l’ensemble du patronat dont le MEDEF se veut être le porte-parole.

Le contexte nouveau de l’après présidentielle a mis le syndicalisme français face à des responsabilités particulières afin de permettre aux salariés d’intervenir sur des choix qui conditionnent leur vie et déterminent leur avenir.

Face aux premières décisions gouvernementales qui visent à remodeler en profondeur la société, comme le préconisait le MEDEF dans son projet de “refondation sociale” , un syndicalisme rassemblé devient nécessaire et urgent.

Des événements politiques dans le monde

L’administration Bush, sous couvert des attentats du 11 septembre 2001, s’engage à la tête d’une petite coalition pour une intervention militaire dangereuse et injustifiée en Irak. Le monde se fera l’écho d’une mobilisation exceptionnelle des peuples, des salariés, en faveur de la paix dans laquelle les organisations syndicales françaises et européennes auront su trouver leur place aux côtés d’organisations politiques et associatives. C’est ainsi que se construira pour le première fois une journée syndicale européenne d’action contre la guerre le 14 février 2003 à l’appel de la CES. L’Union départementale ainsi que de nombreux syndicats CGT du Val-de-Marne s’inscriront dans cette initiative, notamment par la signature d’une déclaration commune des organisations syndicales européennes avec lesquelles nous avons engagé des coopérations.

La chute du dictateur Saddam Hussein avec un nombre considérable de victimes civiles ne constitue pas une victoire pour Bush et son gouvernement. La mise en place d’une administration en Irak toute dévouée à l’occupant masque difficilement l’échec de l’intervention américaine pour la démocratie aux dépends de la souveraineté du peuple irakien à se déterminer ainsi qu’aux dangers qu’elle fait courir pour les peuples de la région et la paix mondiale.

Le sentiment qu’il est possible de construire un monde solidaire grandit encore et toujours en France, en Europe et dans le monde, en témoigne l’ampleur de l’audience autour des forums mondiaux et européens qui se sont tenus dans la dernière période. Lieux d’échanges et de confrontations sur des questions touchant l’avenir de l’humanité, les forums ont connu une forte présence du mouvement syndical, offrant un cadre original à la construction de nouvelles coopérations.

Le mouvement syndical mondial trop longtemps tributaire de la politique des blocs opère de profondes transformations contribuant à son renouveau. Les décisions prises dans le cadre du congrès de la CISL, visant à la création d’une nouvelle organisation syndicale mondiale, doivent être appréciées comme un pas en avant important dans la construction de l’unité syndicale à l’échelle planétaire.

Dans la même période, il y aura beaucoup de transformations du côté de l’Europe. L’ouverture à 10 pays supplémentaires le 1er mai 2004 pose avec beaucoup plus de force encore la question de la conquête de droits nouveaux dans une Europe toujours plus dominée par le libéralisme.

Ces questions n’ont pas manqué de revenir sur le devant de notre actualité politique et syndicale en ce premier semestre 2005. La contribution publique de la CGT au débat sur le traité constitutionnel et la manifestation pour l’emploi à Bruxelles du 19 mars 2005, à l’appel de la Confédération Européenne des Syndicats, auront aussi pesé sur le paysage et occupé bien des militants pour une appropriation plus collective dans la CGT des enjeux européens.

En France, une actualité sociale et des mouvements sociaux qui auront placé la CGT et le syndicalisme face à de nouveaux défis.

Les acquis sociaux des salariés tels que le droit à l’emploi, à la santé, à une retraite décente, à l’existence de services publics dégagés des contraintes de rentabilité financière sont considérés par le patronat comme des contraintes économiques, des obstacles à la libre entreprise.

Le gouvernement en place se fait l’outil du MEDEF et malgré les très fortes mobilisations du printemps 2003, fait voter à la hussarde la réforme des retraites en plein été. Il agira de même un an plus tard en faisant voter sa réforme de l’Assurance Maladie malgré les manifestations et le million de signatures à la seule initiative de la CGT et de ses militants.

Pour le patronat, comme pour le gouvernement, il s’agit de remplacer un système solidaire par un système fondé sur l’assurance individuelle. La réduction des prestations médicales, les augmentations qui pillent les poches des salariés, la réduction des remboursements, se sont fait sentir dès le début 2005.

Ont-ils gagné ? Rien n’est moins certain alors que l’audience réelle de la CGT auprès des salariés sur le plan national ne cesse de croà®tre. Les résultats peuvent nous donner confiance dans la capacité de la CGT à construire un nouveau rapport de forces.

Cependant les résultats du sondage dans notre département amoindrissent sensiblement les résultats nationaux. Seulement 37 % des salariés val-de-marnais font confiance à la CGT. Notre congrès ne pourra pas s’exonérer d’une analyse approfondie des causes qui génèrent un tel résultat pour mieux rebondir dans les 3 années qui viennent.

L’objectif de nos travaux, c’est de construire un nouveau rapport de forces favorable aux salariés.

Pour cela le congrès de l’Union départementale retient trois priorités :
- Rechercher les positions unitaires du mouvement syndical sur les grandes questions sociales et sociétales. Sur ce point, nous sommes plutôt dans une meilleure situation : 59 % des salariés val-de-marnais estiment, en 2004, que la CGT est soucieuse de l’unité d’action alors qu’ils n’étaient que 47 % à le penser en 2002. Pour améliorer encore la lisibilité de notre démarche pour un syndicalisme rassemblé, n’avons-nous pas à ancrer des initiatives communes dans les entreprises, les localités et les bassins d’emplois ? Ne serait-ce pas un atout supplémentaire considérable pour la syndicalisation des salariés ?
- Poursuivre la recherche des convergences avec toutes les composantes du mouvement social dans le respect des identités et responsabilités de chacun.
- Poursuivre, par le débat, des relations avec les partis politiques qui respectent les prérogatives de chacun. Cela exclut toute attitude de soutien ou de co-élaboration d’un projet politique quel qu’il soit. A noter une réelle lisibilité dans la reconnaissance des salariés de notre département d’une démarche d’indépendance de la CGT : 38 % d’entre eux identifient notre démarche alors qu’ils n’étaient que 32 % à le penser en 2002. Malgré cela, il nous reste beaucoup à faire dans ce domaine, dans les entreprises et les localités. C’est une progression sensible mais qui ne peut masquer des réalités très diverses sur lesquelles nous devons travailler encore.

La préparation du 16e congrès de l’Union départementale se place dans la continuité du 15e congrès de l’UD et du 47e congrès confédéral qui ont engagé la CGT dans une contribution au renouveau du syndicalisme en France, en Europe et dans le monde.

Le 47e congrès a réaffirmé la validité d’une démarche solidaire pour de nouvelles conquêtes sociales et reconnu la nécessité de “franchir des seuils” pour contribuer au renouveau du syndicalisme.

Solidaires pour de nouvelles conquêtes sociales

La CGT affirme son ambition de conquêtes sociales et réaffirme son choix et sa volonté d’agir :
- pour les salaires, les droits des salariés, la démocratie à l’entreprise et les libertés syndicales, la formation professionnelle, l’égalité des droits entre les femmes et les hommes,
- pour la santé, le logement, une véritable politique familiale, l’éducation, les transports, l’environnement, les services publics,
- contre les privatisations des grandes entreprises de service public telles Air France ou ADP, contre les licenciements collectifs à l’image de FACOM, Serflex ou Transrak ; ou les licenciements individuels des salariés des petites et moyennes entreprises,
- pour le plein emploi solidaire ici et partout dans le monde, pour un développement durable valorisant le travail et incluant la double dimension fondamentale d’égalité et de solidarité,
- pour la paix et la coopération entre les peuples.

La CGT se fixe trois priorités au centre de son activité pour les années qui viennent : la conquête d’une véritable sécurité sociale professionnelle, un nouveau statut du travail salarié et la démocratie sociale.

La mise en œuvre de ces décisions est directement conditionnée par l’organisation et le fonctionnement de la CGT.
Le 16e congrès de l’UD doit être le lieu d’un temps fort du débat sur ces questions mais aussi le moment de prises de décisions engageant tous les syndicats sur des objectifs concrets et précis :
- la mise en œuvre d’une campagne de syndicalisation et d’amélioration de la vie syndicale,
- le remaillage de l’Union départementale dans le cadre d’un redéploiement de la CGT dans le département,
- la mise en place du nouveau système de collecte et de répartition des cotisations.