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La lettre de l’UGICT-CGT n° 214 et 213

dimanche 11 mai 2008, par CGT Educ’Action 94

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Édito de la lettre électronique 214 : Le 1er mai augure d’un mois délicat pour le couple Sarkozy-Fillon

Les cortèges du 1er mai, autour du pouvoir d’achat et des retraites, ont réuni jeudi plus de 200 000 personnes dans toute la France avec une plus grande unité syndicale, alors que d’autres rassemblements sont prévus en mai contre les suppressions d’emplois dans l’Éducation et contre la réforme des programmes en primaire.

« La CGT se félicite de ce succès. Il est dà » à une plus grande unité syndicale, à une plus forte solidarité interprofessionnelle qui augurent bien des possibilités d’agir ensemble ». Cette mobilisation « laisse à penser que les prochains rendez-vous revendicatifs prévus en mai vont être très importants », a déclaré Bernard Thibault, qui a appelé à « continuer à travailler dans l’unité » syndicale.

Incontestablement le climat a changé avec la décision des cinq grandes confédérations d’appeler à une grande journée d’action pour la défense de la retraite solidaire le 22 mai (lire ci-dessous le communiqué commun). Outre cette manifestation sur les retraites, lycéens et fonctionnaires seront aussi dans la rue le 15 mai.

Par ailleurs, le climat est toujours à l’effervescence après la reprise des cours dans les académies de province. C’est donc un mois pourri qui commence pour le duo Sarkozy-Fillon. Au plus bas dans les sondages en dépit d’un exercice laborieux de contrition télévisuelle, le président nie toujours que le pays conteste ses réformes sur le fond et que la forme n’est hélas que le reflet d’un contenu dangereux. Pire il persiste, pied au plancher, à imposer la réforme au nom des plus faibles, au nom du pouvoir d’achat, au nom des familles, au nom des jeunes… mais toujours au mieux des intérêts du Medef.

Nous avons devant nous un peu plus de deux semaines pour réussir cette mobilisation unitaire. Personne ne conteste, à commencer par les cinq centrales elles-mêmes, que des différences d’approche existent, mais ce qui est aujourd’hui nouveau, c’est l’élargissement de la problématique des retraites aux jeunes dont treize organisations viennent de cosigner un texte qui reprend des revendications comme la prise en compte des années d’étude dans la retraite. Une proposition qui fait partie du patrimoine de l’Ugict-CGT depuis longtemps.

Les conditions sont objectivement différentes des précédentes réformes de 1993 et 2003. Le pays a fait l’amère expérience de la dégringolade du niveau des pensions. La question de l’emploi en début et en fin de vie professionnelle est posée avec force. Des solutions existent pour pérenniser le système de retraite sans porter atteinte au niveau de couverture sociale. Il faut les mettre en débat, les confronter, gagner nos collègues dans les entreprises à l’exigence d’une vraie réforme qui rompe avec le cercle vicieux dans lequel est inscrit notre système de retraite depuis les réformes précédentes

Sommaire de la lettre électronique 214

- Communiqué commun CFDT, CFECGC, CFTC, CGT, FO
22 mai pour la défense de la retraite solidaire

- Syndicats
57% des Français leur font confiance

- Retraites
13 organisations de jeunesse demandent la prise en compte des années d’études

- Gironde
débrayage chez Sogerma Services pour les salaires

- Le Monde
Le CE du journal s’achève sans examen du volet social

- Étudiants en travail social
ils marchent pour leurs stages

- Marché du travail
la loi de modernisation du marché du travail adoptée à l’Assemblée

- Droit social
un nouveau Code du travail en application depuis le 1er mai

- Allemagne
le salaire minimum au cœur du 1er mai

- Inégalités
la pauvreté est stable, les travailleurs pauvres plus nombreux

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Sommaire de la lettre 213 et Edito

TELECHARGER LA LETTRE 213 DE L’UGICT-CGT

- Emploi des cadres : une situation fragilisée aux extrêmes de la carrière

- Sondage : plus de 80 % des Français pessimistes sur la situation économique

- Travailleurs sans-papiers : le SAF demande la régularisation

- Services publics : contre la judiciarisation de l’action publique

- Épargne : le collectif « pas touche au Livret A » en appelle à Nicolas Sarkozy

- Étudiants en travail social : manifestation à Besançon sur les modalités des gratifications de stage

- Informatique : EDS va fermer trois sites

- Télévision : lettre ouverte des syndicats de TV5Monde à Nicolas Sarkozy

- NextRadio TV : syndicats opposés à la création d’une agence de presse sports

- Rennes : occupation de l’ARH pour défendre l’hôpital de Carhaix

- Franchises médicales : elles ne financent pas le plan Alzheimer

- Grande-Bretagne : 300 000 enseignants en grève pour les salaires

- Dépendance : l’INED pointe la fragilité sociale des femmes

Edito : 105 minutes pour convaincre...que le pire est à venir

Avec une cote de popularité au plus bas dans les sondages et un
record en la matière par rapport à tous ses prédécesseurs de la cinquième République, Nicolas Sarkozy jouait une partie importante avec
son passage télévisé de jeudi soir dernier. Mais plus soucieux de communication, de forme que de fond, le président n’a pas convaincu au
terme de 105 minutes d’interview. « Sans doute on n’a pas assez expliqué, sans doute moi-même, j’ai fait des erreurs », concède le locataire de l’Élysée, comme si une fois encore le divorce avec l’opinion n’était dà » qu’à l’incompréhension de celle-ci et surtout pas à un désaccord et des inquiétudes sur le fond des réformes engagées.

Attendu sur une nécessaire clarification de l’action gouvernementale, il n’a fait que confirmer toutes les inquiétudes sociales sur sa politique à l’œuvre depuis un an, contestée par une série de mouvements sociaux.

Aux salariés qui revendiquent des hausses de salaires, il répond par un
nouveau texte de loi sur l’intéressement qui va surtout intéresser les
entreprises incitées à distribuer plus, moyennant une nouvelle défiscalisation.

« On est très loin des mesures qu’attendent les salariés », a
relevé Jean-Christophe Le Duigou, secrétaire de la CGT qui n’a
entendu « aucune mesure nouvelle sur le pouvoir d’achat ». Pire,
les dispositions les plus pénalisantes contre les plus fragiles ont été justifiées, comme les franchises
médicales. Sur les cartes de familles nombreuses « nous avons
commis une erreur », assume le président.

Une erreur de communication sans doute, une erreur de casting gouvernemental qu’il corrigera au prochain remaniement.

Concernant l’avenir des retraites, il a rejeté toute idée de ressources nouvelles, conformément aux exigences patronales, pour ne retenir que l’allongement de la durée de cotisations. « Si l’on veut pas baisser les retraites ou augmenter les cotisations, il faut travailler et cotiser plus longtemps ». Dans le texte de la réforme Fillon des retraites de 2003,
« il est prévu 41 ans à horizon de 2012 sauf s’il y a un fait nouveau. Or, il n’y en a pas », assure le président. En effet, il n’y en a pas : le taux d’emploi des seniors est toujours l’un des plus bas en Europe et de fait, allonger la durée de cotisation quand la carrière ne peut être complètement menée revient à faire baisser les pensions.

Il confirme donc la logique de baisse du niveau des pensions à quelques jours des consultations sur les retraites avec les organisations syndicales qui commencent ce lundi 28 avril.

Aux lycéens et enseignants du primaire et du secondaire, aux parents d’élèves qui se mobilisent contre les 11 200 suppressions de postes dans l’Éducation, il répond par une fin de non-recevoir et persiste dans un discours inaudible opposant quantitatif et qualitatif.
Comme si en matière de service public d’éducation, mais c’est aussi vrai en matière de santé, la qualité pouvait se concevoir sans les effectifs.

À la question posée sur le contrôle des chômeurs, cette fois encore, le président assume les annonces faites : « On est en train de faire un système qui serait le suivant : (...) Au bout de trois mois,
on serait obligé d’accepter un emploi qui représente 95 % de son salaire, au bout de six mois, on serait obligé d’accepter un emploi à moins d’une heure de transport en commun de l’endroit ». Ainsi les chômeurs les plus qualifiés seraient-ils condamnés à accepter n’importe quel job pour échapper à la privation de ressources.

Assurément, Sarkozy n’écoute pas. Et il s’expose à la montée des mouvements sociaux. ( LIRE LA LETTRE ET LA SUITE...)