CGT Educ’Action 94

Deux études internationales sur l’éducation sont parues ces dernières semaines. Tout d’abord, l’enquête PIRLS effectuée dans 43 pays tous les cinq ans et qui évalue les capacités de lecture des enfants de 9 ans face à des textes littéraires et informatifs. Ensuite, l’enquête PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves), développé par l’OCDE depuis 2000, sur les acquis des élèves à la fin de la scolarité obligatoire. Trois familles de disciplines sont testées tous les trois ans : la compréhension de l’écrit, la culture mathématique et la culture scientifique, cette dernière ayant fait l’objet de l’étude 2006, parue il y a quelques jours.

Les résultats donnent lieu à des débats importants sur l’éducation pour lesquels les syndicats enseignants s’engagent fortement.

IE : « PISA 2006 : pédagogique ou politique ? »

Dans un communiqué déjà publié sur ce site, le Secrétaire général de l’Internationale de l’Education, Fred van Leeuwen, nous invite à un regard critique des résultats et s’inquiète de l’utilisation politique des résultats : auto-congratulation quand les résultats sont bons, dénigrement du système scolaire et des enseignants quand les résultats sont mauvais.

Tout en soulignant le mérite d’une recherche comparative mondiale dans le domaine de l’éducation, Fred van Leeuwen regrette que l’OCDE privilégie une éducation réponse aux besoins du marché du travail : "La scolarité devrait être plus qu’apprendre pour gagner sa vie. Nous plaidons pour une approche de l’éducation plus étendue et complète qui prenne en compte le futur des étudiants en tant que citoyens du monde, et non seulement en tant que travailleurs"

Allemagne : « supprimer ou approfondir ? »

GEW (membre de la DGB) participe dela polémique sur l’étude PISA, malgré un meilleur classement du pays par rapport à 2003 (de la 15e à la 13e place). GEW explique que les résultats 2003 et 2006 ne sont pas comparables, en raison de critères de compétences modifiés en sciences. Les ministres de la Culture des Länder demandent la suspension d’Andreas Schleicher, coordonnateur PISA parce qu’il refuse pour des « raisons idéologiques » de reconnaà®tre que les progrès allemands sont dus aux « réformes pédagogiques considérables ».

On lira aussi sur le site de GEW un débat sur PISA : faut-il supprimer ou développer encore ce travail ? Conclusion de la rédactrice de la synthèse : « PISA n’est pas la mesure de toute chose ».

Espagne : « PISA 2006 confirme les déficiences de notre système éducatif »

CCOO profite des résultats négatifs de l’Espagne, pour demander une action rapide pour combattre les inégalités territoriales, tout en dénonçant l’investissement faible de certaines régions les plus riches pour l’Education (2% du PIB pour une moyenne européenne de 6%). Les Comisiones Obreras réitère leur revendication d’un statut enseignant, pour lequel les négociations sont bloquées.

Portugal : « les résultats de PISA doivent être un moyen d’améliorer la qualité de l’éducation »

le Portugal se situe au 38e rang sur 57 et le secrétaire général du SINDEP-UGT se livre à une véritable attaque du gouvernement et d’un Ministère de l’Education qu’il pense centraliste, bureaucrate et manquant de rigueur. Pour lui, « la qualité éducative dépend d’une politique de meilleur investissement, avec plus d’enseignants (...) avec l’amélioration des techniques pédagogiques »

Grande Bretagne : PIRLS - « chercher à combiner les mécanismes de lecture avec l’amour de la littérature »

le secrétaire général de NUT s’insurge contre ceux qui seraient tentés d’incriminer l’école à la suite des résultats de PIRLS. La concurrence du jeu vidéo, le manque de livres dans de nombreux foyers, mais aussi le programme surchargé de l’école sont autant d’obstacles pour donner l’amour de la littérature.

des ressources sur la question :
 un dossier complet du Café Pédagogique avec des interventions de chercheurs et de syndicalistes français.
 sur Eurotopics, un tour d’Europe de la presse sur les résultats de PISA 2006 :
 le site de PIRLS etl’étude 2006
 le site PISA de l’OCDE