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lunid 4 juin : actions et initiatives sur la pénibilité du travail

Courrier de la FERC et la CGT-Educ’Action au Président de la République

mardi 29 mai 2007, par CGT Educ’Action 94

Monsieur le président,

Nous avons bien reçu votre courrier du 18 avril 2007 et vous remercions de votre réponse. Celle- ci a retenu toute notre attention. Nous posions le problème de la santé des personnels de l’Enseignement, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Or votre réponse concerne les seuls enseignants qui ne sont qu’une partie du monde de l’Éducation, les ATOSS et ITARF rencontrant les problèmes d’usure au travail les plus lourds.

Au-delà de cette considération, nous souhaitons vous faire part de trois remarques.

La première concerne la connaissance du problème.
Nous posions, chiffres officiels à l’appui, deux grandes questions :
- l’indigence des moyens mis en œuvre pour assurer la santé des personnels,
- l’indigence de l’appareil statistique, surabondant sur des questions de détail et muet sur des connaissances exploitables.

Nous nous attendions donc à un point de vue argumenté sur la médecine de prévention, les visites médicales, les inspecteurs hygiène prévention….

Nous nous attendions à une évaluation critique des bases de données reprenant au moins les attendus du rapport 2005 de la Cour des Comptes. Nous attendons encore….

La deuxième concerne l’aspect quantitatif du problème.
Il est évident que les moyens mis en œuvre conditionnent, pour une large part, la qualité du travail, donc sa pénibilité. Or, la politique que vous préconisez, la réduction des dépenses de l’État et du nombre de fonctionnaires, conduit mécaniquement à une aggravation des conditions de travail.

Un seul exemple : la diversification des missions que vous envisagez (tutorat des nouveaux enseignants, formation continue, activités de coordination pédagogique, détachement auprès d’associations….) Comment comptez-vous l’atteindre en réduisant le nombre de postes ?

Or, les solutions que vous envisagez ne résistent pas à la question des moyens.

La troisième concerne l’aspect qualitatif.
Autant nous sommes sensibles « au rôle éminent du professeur » au « respect de la fonction » et « aux missions de l’enseignant », autant cette reconnaissance morale, toujours proclamée, est contradictoire avec la réalité des investissements et des postes. Or, c’est la réalité qui nous importe. Et la réalité que vous proposez est « d’amplifier le travail ». Vous pensez que nous ne travaillons pas assez ?

Même avec le vocabulaire le plus travaillé, par exemple cette expression admirable « de temps de respiration », il sera difficile de camoufler le bricolage généralisé de solutions provisoires. L’accumulation quantitative des situations bancales ne peut être occultée par le surinvestissement demandé aux personnels.

En conclusion, Monsieur le Président, l’effort de réponse argumentée que vous avez fait, ne résiste pas à l’examen de la réalité.

Veuillez croire, Monsieur le président, en notre attachement à un service public de qualité, et nos sentiments distingués.

Pour la FERC CGT, Pour l’UNSEN CGT,
Les secrétaires généraux, R. BERAUD, D. BAUDEQUIN