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Rapport d’audit sur la carte de l’enseignement professionnel

Commentaires de l’Union Nationale CGT-Educ’Action

mercredi 13 juin 2007, par CGT Educ’Action 94

Lors de l’audience récente avec la CGT, le ministre Darcos a annoncé la mise en chantier d’une redéfinition d’ensemble de l’enseignement professionnel dans laquelle s’inscrivent les rénovations en cours : rénovation de l’enseignement général dans les BEP et Bacs pro, et réforme de la série STI.

Il y a fort à parier que la réforme de l’enseignement professionnel se fera à partir de l’audit élaboré par des inspecteurs du ministère des finances, sur lequel vous trouverez une information ci-dessous.

L’UNSEN CGT s’est exprimée sur les différents audits dits de « modernisation » (lycées et collèges) et a dénoncé leurs objectifs.
On connaà®t les buts assignés aux audits, celui de l’enseignement professionnel est conforme aux autres. Les mots clés sont optimisation, rationalisation, obligation de résultat, efficience, performance. Il révèle comme les autres une conception libérale de l’école qui s’accommode mal du service public. Il montre cependant, plus que les autres, l’instrumentalisation des audits comme alibi à des orientations politiques déjà établies.

La méconnaissance profonde de la réalité complexe de l’enseignement et de la formation professionnelle, les analyses superficielles et les a priori des rapporteurs du ministère des Finances alimentent 11 propositions qui, pour la plupart, sont déjà décidés car découlant de la Loi Fillon et de la Loi organique de la loi de finance (LOLF). Il s’agit des propositions 1, 2, 3, 5, 6,7 et 8.

Une des particularités du document réside également dans les réponses et observations du ministère de l’Education nationale qui, dans une dizaine de pages, relève les inexactitudes, les, imprécisions, voire les outrances du rapport. C’est particulièrement le cas pour la proposition n° 4 « simplifier l’offre de formation ». C’est ainsi que le MEN semble renvoyer les rapporteurs à leur copie en indiquant que :

1. l’offre de diplôme n’est pas réservée aux »jeunes » ni aux « besoins des élèves » et ne concerne pas seulement que « les lycées ». Un des principes fondateurs des diplômes professionnels de l’EN est de s’adresser indifféremment à l’ensemble des individus en quête d’un diplôme. En effet, au-delà des élèves qui se présentent à l’examen il y a aussi des apprentis, des adultes en formation continue, des candidats libres ou des candidats à la VAE ;

2. les secteurs professionnels sont très divers. Les grandes entreprises, les PMI et PME, l’artisanat, la fonction publique n’y ont pas les mêmes pratiques de recrutement et de gestion des ressources humaines. Une tendance générale s’affirme néanmoins dans la plupart des secteurs, celle de la demande d’une professionnalisation croissante ;

3. la proposition de concentrer l’offre de certification à 20 branches et d’éliminer la plupart des spécialisations pour la confier aux entreprises créerait, entre autres, de sérieux problèmes avec les organisations patronales qui en seraient écartées.

Globalement, cet audit n’est pas pour nous rassurer. Nous sommes d’ores et déjà confrontés aux orientations régressives qu’il contient. Le statut des PLP est à nouveau dans la lunette de visée. L’annualisation des services et l’augmentation de la charge de travail par l’augmentation des effectifs des classes et la pratique du tout CCF, se précisent. Notre intervention dans le cadre de l’apprentissage, voire dans un certain nombre de cas avec des publics mixtes (apprentis, élèves), est en cours d’expérimentation.
Autant de menaces qui doivent susciter notre mobilisation.

Document complet :
- Commentaires
- Présentation de l’audit
- Les constats
- Les propositions de l’audit