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Le ministre veut déréglementer le congé maternité, la Cgt revendique 24 semaines
jeudi 9 novembre 2006, par
Assouplir, c’est-à -dire déréglementer, tel est en réalité l’objectif de Philippe Bas, ministre délégué à la Sécurité sociale, aux Personnes à¢gées, aux Personnes handicapées et à la Famille à propos de ces annonces sur le congé de maternité.
En effet, que propose le ministre : basculer 3 semaines du congé prénatal pour allonger d’autant le congé postnatal. C’est reconnaà®tre implicitement que le congé maternité en France est trop court, s’il est trop court et toutes les enquêtes le confirment, c’est donc qu’il est impérieux de le rallonger. Pour la Cgt, cette nécessité s’affirme avant et après la naissance.
Pour le premier et deuxième enfant le congé maternité est aujourd’hui de 16 semaines (6 avant et 8 après la naissance), il est de 26 semaines à partir du 3ème enfant (8 avant et 18 après), des semaines supplémentaires sont prévues pour les mères attendant des jumeaux ou des triplés. A ce congé légal peuvent s’ajouter selon l’état de santé de la mère, des congés pathologiques, 2 semaines en période prénatale indemnisées en indemnités journalières maternité et 4 semaines indemnisées en indemnités journalières maladie, ce qui constitue un fait avéré de discrimination de genre.
Quelle est la réalité vécue par les futures mères ? Une importante enquête de la DREES vient fort opportunément d’être publiée, elle n’est peut-être pas arrivée jusqu’au bureau du ministre. Les mères d’un ou deux enfants ajoutent en moyenne 38 jours de congés à leur congé de maternité légal de 16 semaines, 21 jours à leur congé légal de 26 semaines. Un congé pathologique est accordé à environ sept mères sur dix et dans 77% des cas, ce congé concerne uniquement la période anténatale, 9% la période postnatale et 14% les deux périodes.
L’urgence est donc bien à un allongement significatif du congé maternité et non à des déplacements de semaines sur lesquels des médecins et gynécologues viennent d’exprimer de sérieuses réserves craignant notamment un accroissement des naissances prématurées dont le taux est déjà anormalement élevé dans notre pays. Sans aucun doute, les salariées enceintes seront l’objet de pressions diverses, psychologiques et matérielles, qui pourraient les amener à des arbitrages défavorables pour leur santé et celle de l’enfant à venir. La pénurie de modes d’accueil de qualité et leur cherté sont aussi des éléments participant à des décisions qui relèvent de choix contraints et sur lesquels le ministre surfe pour atténuer la pression des parents sur ce dossier en « gagnant » sur le congé maternité des femmes 3 semaines d’accueil de l’enfant.
La Cgt a inscrit depuis plus de deux décennies un objectif revendicatif de 24 semaines de congé maternité pour le premier et deuxième enfant, soit huit semaines de plus que le congé actuel, à répartir en pré et postnatal. Elle appelle les salariés à se mobiliser pour exiger du gouvernement et des parlementaires qu’ils légifèrent dans ce sens au plus vite.