CGT Educ’Action 94

Dieu.
Une fois n’est pas coutume, la CGT éduc’action fait le choix de s’élever spirituellement jusqu’à Dieu dans cette déclaration liminaire. Un Dieu qui s’adresse désormais à ses ouailles le dimanche soir à 20 heures pour leur expliquer doctement le sens de l’existence, avant de les renvoyer exécuter ses ordres jusqu’à sa prochaine apparition. Cette remarquable mécanique céleste semble toutefois rencontrer quelques ratés, qui ont conduit notre tout-puissant Jupiter à rester prudemment sur son nuage le soir des municipales. Pour faire taire la contestation qui monte de toutes parts, le voici désormais contraint de punir les meneurs, d’instaurer une censure d’état, de mettre les médias aux ordres, d’influencer les instituts de sondage, d’interdire les manifestations et de multiplier les violences institutionnelles.
Sans parler de ses « gardes suisses » qui se livrent désormais à d’inquiétants rodéos nocturnes avec leurs voitures de fonction pour revendiquer le droit d’étrangler tranquilles et de commettre des crimes sans être poursuivis, pendant que les scandales politico-financiers se multiplient sur l’Olympe. Au milieu de ce chaos, le souvenir des droits et libertés, de la séparation des pouvoirs et de la démocratie semble désormais bien loin.
Son VRP multicarte.
Car en effet, le monde change. Jean-Michel Blanquer, en bon VRP multicarte du capitalisme, ne ménage pas son énergie pour disrupter une école publique so « old school » au profit d’un réseau de « territoires d’innovation apprenante ». Dans ce monde merveilleux, foin des contre-pouvoirs, du syndicalisme ou de la réflexion collective. Nos « leaders changemakers » savent à notre place ce qui est bon pour nous et s’activent à transformer l’éducation nationale en un « écosystème numérique d’apprentissage agile ».
Pour réaliser cet objectif, quoi de mieux que les « soft skills » propices à l’émergence des « motivations extrinsèques grâce à des « espaces de co-working », des « moocs collaboratifs » et autres « réseaux de confiance » ? […]

Lire la déclaration dans son intégralité