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Tribune d’enseignant.e.s et personnels de l’éducation de Vitry

« nous réclamons depuis des années des moyens humains supplémentaires sur nos écoles. »

lundi 8 juin 2020, par CGT Educ’Action 94

Le 22 mai 2020
Monsieur le recteur de l’Académie de Créteil,
Madame la directrice académique des services de l’Education nationale,
Mesdames les inspectrices de l’Education nationale de Vitry I et II,

Nous, enseignant.e.s et personnels de l’éducation des circonscriptions de Vitry,
avons décidé de vous adresser collectivement cette tribune pour vous faire part de nos inquiétudes quant à la réouverture des écoles.
En accord avec :
- les préconisations initiales du Conseil Scientifique,
- les déclarations de nos syndicats SNUipp-FSU, SNUDI-FO, CGT éducation, Sud
éducation et de la FCPE, nous maintenons que nous sommes contre ce que nous décidons d’appeler la réouverture (et non la reprise, terme trop économique à notre goût) en l’état imposée de manière unilatérale, précipitée et autoritaire par notre Président.
Nous doutons de sa laborieuse mise en place que nous jugeons déraisonnable et
dangereuse vu les conditions sanitaires de notre région toujours classée en zone rouge.
Nous avons été nombreux.euses à nous porter volontaires pour accueillir les
enfants des personnels mobilisés dans la gestion de cette crise. Nous ne remettons pas en cause cet accueil qui nous tient à cœur, nous pourrions même dire qu’il s’agit là d’une réelle question d’”Honneur”.
Nous sommes conscient.e.s du « risque d’aggravation des inégalités sociales [...] dès lors que chaque enfant est renvoyé à son seul contexte familial » comme le
précise la circulaire en date du 4 mai 2020 relative à cette réouverture.
C’est d’ailleurs pour cela que nous avons été étonné.e.s que notre département n’ait fait l’objet d’aucune dotation exceptionnelle vu les circonstances, étonné.e.s également d’apprendre que notre ville risque encore des fermetures de classe à la rentrée prochaine.
C’est aussi pour cela que nous réclamons depuis des années des moyens humains
supplémentaires sur nos écoles, une baisse des effectifs de toutes les classes, des RASED complets, des AESH formé.e.s au statut sécurisé et en nombre suffisant, une médecine du travail, des infirmier.e.s, plus de maîtres que de classes, ou même tout simplement, le droit pour nos élèves d’avoir un remplaçant lorsque nous tombons malades.
Notre belle école n’est École que parce qu’elle est laïque, gratuite et obligatoire.
Quelle n’a pas été notre surprise, encore, lorsque nous avons appris, par l’intermédiaire des médias, que l’École serait dorénavant soumise au volontariat des familles. Amputée de l’un de ses trois fondements, comment peut-on encore oser l’appeler École ? Alors même que notre ministre inscrivait il y a peu dans sa loi son caractère obligatoire dès 3 ans. Comment croire encore que l’objectif premier n’était pas de financer les écoles maternelles du secteur privé ? Nous ne confondons pas confiance et aveuglement. […]

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