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PRÉVENTION DE LA DÉLINQUANCE - LE SÉCURITAIRE ET LE TOUT RÉPRESSIF TOUJOURS D’ACTUALITÉ

POUR LUTTER CONTRE L’INSÉCURITÉ - L’URGENCE , C’EST LE SOCIAL ET LA DÉMOCRATIE

Manifestation le 22 mars (13 h 30 : Denfert-Rochereau) à l’appel de CGT, FSU, CNT, syndicat des médecins de PMI, associations

mardi 21 mars 2006, par CGT Educ’Action 94

Depuis près de 3 ans, les professionnels du travail social, de la justice, du soin, de l’éducation sont mobilisés contre le projet du gouvernement qui amalgame leurs missions avec celles de la sécurité, la répression et l’ordre public. Ce projet met à mal ce qui fonde et légitime leurs métiers d’éducateurs, d’assistants de services sociaux, d’infirmières scolaires, de médecins de la protection maternelle et infantile (P.M.I.), d’enseignants, de travailleurs sociaux de la protection judiciaire de la jeunesse, d’équipe de soins en psychiatrie et en santé mentale... Il remet en cause la prise en compte de la personne basée sur une relation de confiance, de respect d’intimité, d’écoute et de réponse aux besoins...

L’injonction qui est faite aux professionnels d’informer, de communiquer des noms, de partager l’information et la confidentialité de la relation heurte l’éthique et la déontologie ainsi que le secret professionnel.

La mobilisation contre ces projets n’a cessé de s’étendre :

Refus de signer le protocole en novembre 2003 entre l’Association départementale de sauvegarde de l’enfance de Savoie (ADSSEA), la police, la gendarmerie nationale, le parquet, le préfet et le conseil général.
Mobilisation des salariés et des syndicats à Chambéry en décembre 2003.
Plus de 10 000 personnes à la manifestation nationale de mars 2004.
Manifestations à Vitry le François au printemps 2004.
A nouveau plusieurs milliers de personnes lors de la manifestation à Paris en février 2005.
Des milliers de signatures de pétitions et de multiples prises de positions contre le rapport d’expertise de l’INSERM publié en septembre 2005 sur les« troubles des conduites chez l’enfant et l’adolescent » présente la délinquance comme une maladie et une déviance dans une approche comportementaliste.

Le rapport de la commission prévention du groupe parlementaire sur la sécurité intérieure (rapport Bénisti), remis au Ministre de l’Intérieur début novembre 2005 est dans la continuité du précédent. Il propose en matière de protection de l’enfance notamment de redéfinir le secret professionnel entre les travailleurs sociaux et le maire !

Une des 25 propositions issues de ce rapport est d’ores et déjà concrétisée : un Comité interministériel de prévention de la délinquance a été mis en place en janvier 2006... Certaines mesures d’encadrement des familles à l’autorité jugée défaillante, prévues dans le plan de prévention sont incluses dans le projet de loi « pour l’égalité des chances » adopté par le Parlement. L’action continue.

L’attaque n’est plus frontale : une dispersion des dispositions du projet de loi et du plan dans différents textes de lois est préconisée par le gouvernement et certaines s’appliquent déjà avec toujours la même « logique » !

Les populations présentées comme fragiles et vulnérables sont stigmatisées et considérées comme dangereuses et déviantes : sont ciblés les enfants, les jeunes et les familles particulièrement ceux issus des cités quartiers et banlieues, issus de l’immigration.

Une confusion volontaire est toujours entretenue entre éducation, prévention,soin et tranquillité publique, sécurité et répression. L’amalgame est toujours fait entre grande criminalité, banditisme, petite délinquance incivilité, et, pauvreté, déviance, et immigration !

Rien n’est proposé pour prévenir la délinquance dont les causes sociales sont totalement éludées : emploi, logement, scolarité, santé mentale... Malgré la crise sociale des quartiers et banlieues de novembre 2005, le gouvernement ne propose que la répression comme méthode et utilise comme outils le fichage des populations, la généralisation de la délation, la sanction des « familles à problèmes », l’encadrement et le placement éducatif renforcé des enfants et des jeunes des quartiers et plus largement le travail précaire (C.P.E.), l’apprentissage dès 14 ans et le travail de nuit dès 15 ans !

La CGT propose :

Dans l’immédiat, le retrait de tout projet de loi, plan ou dispositif concernant la prévention de la délinquance portant atteinte aux libertés publiques ;

Le Conseil Supérieur du Travail Social, instance d’élaboration de politique d’action sociale doit être impérativement consulté, en ayant les moyens nécessaires pour pouvoir rendre ses avis sur tous ces textes. Des négociations doivent être également ouvertes.

La réponse aux besoins sociaux des jeunes et des familles ;
Le respect de l’éthique et la déontologie des professionnels avec droit de refus, inscrit dans le statut et le code du travail, si celles-ci sont remises en cause ;

L’abrogation des protocoles et des conventions qui dévoient les missions des professionnels et portent atteinte aux droits des usagers ;

Une conception progressiste de la prévention pour les populations en matière de sécurité :

Dans la cité au plus près des réalités humaines par un développement des services publics, de logements d’habitat social « non ghettoà¯sés », d’éducation, de soins, de services sociaux, de sports, de loisirs et de culture.

Dans le travail : par l’abandon des contrats de travail précaires, une sécurité sociale professionnelle, une protection sociale de haut niveau.

C’est pour cela que nous appelons à participer, nombreux à 
la journée nationale d’actions le :

MERCREDI 22 MARS 2006

En manifestant :

À PARIS : manifestation, départ à 13 h 30 Denfert-Rochereau jusqu’aux Invalides