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Déclaration de la CGT Educ’Action 94 au CDEN du 30 juin 2017

samedi 1er juillet 2017, par CGT Educ’Action 94

Monsieur le Préfet, Madame la Vice-présidente du Conseil Départemental, Madame la Directrice académique, Mesdames et messieurs les membres du CDEN

La CGT a pris connaissance du programme de réformes à court et moyen terme concernant principalement le droit du travail. Les premiers échanges qui ont eu lieu montrent que le projet de Loi présenté sera encore plus destructeur pour le monde du travail que la loi El Khomri. De nombreuses familles, de nombreux jeunes du département sont et seront impactés par ces réformes.

La CGT et les salarié-e-s ont clairement refusé la première Loi Travail. Nous combattrons son aggravation ainsi que tous les projets de réforme qui cassent le cadre national de l’Education ou remettent en cause les conditions de travail des personnels.

Dans l’Education nationale, Monsieur le ministre, Jean Michel Blanquer, a présenté deux textes, travaillés unilatéralement, dans l’urgence, sans véritable dialogue social. Ces projets de textes, dont l’un a été publié, modifieront largement les conditions de travail des personnels et d’étude des enfants et adolescents. Ils démontrent une volonté d’exploser le cadre national de l’Education tout en maintenant l’architecture des réformes issues du quinquennat précédent.

Le projet d’arrêté collège abroge certains principes de la réforme en permettant le retour d’options facultatives, des sections européennes ainsi que la suppression des enseignements pratiques interdisciplinaires.

Pour la CGT Educ’Action, ce nouvel arrêté accroà®t davantage l’autonomie et généralise la concurrence entre établissements. Il s’agit d’une attaque sans précédent contre le collège unique et l’égalité entre élèves sur le territoire.

Sur la question des rythmes scolaires, le décret publié mercredi dernier, vise tout simplement à permettre aux collectivités de revenir à une semaine de 4 jours, dès septembre 2017, si les collectivités, les conseils d’école et les directions académiques trouvent un accord.

Depuis 2012, la CGT Educ’Action n’a jamais cessé de combattre les décrets Peillon-Hamon. Ils instaurent une véritable territorialisation de l’école primaire, de la fatigue chez les élèves et les personnels, une dégradation des conditions de travail et d’étude, une concurrence accrue entre l’enseignement public et l’enseignement privé.

Le bilan que nous dressons aujourd’hui est largement négatif.

Pour la CGT Educ’action, il n’est pas question d’accepter cette nouvelle réforme. La CGT Educ’Action est en désaccord avec la volonté du gouvernement de supprimer définitivement le cadre national de la semaine et de l’année scolaire en permettant aux collectivités territoriales de définir localement le nombre de jours hebdomadaires d’école.

Les répercussions seront désastreuses pour l’organisation des temps de travail des personnels. On imagine ainsi le casse-tête des emplois du temps des personnels remplaçants qui alternent entre plusieurs écoles aux rythmes différents.

La CGT Educ’Action est consciente que les collègues ont besoin de retrouver des temps de respiration dans leur semaine et sur l’année. Nous refusons que cela se fasse de façon isolée dans chaque conseil d’école et dans chaque commune. De plus, nous savons très bien que les votes de ces conseils d’école ne sont pas ceux des seuls enseignants. L’enjeu économique pour les collectivités est immense et nous sommes persuadés que cela va entrainer des pressions sur les personnels et les familles pour arriver à une semaine scolaire conforme aux souhaits du décideur-payeur.

Plus que jamais, nous restons persuadés que réformer les rythmes de vie des enfants ne peut se résumer à un simple choix d’une semaine d’école à 4 ou 5 jours.

Ces décisions ne peuvent se prendre que dans une large concertation et dans un cadre national garantissant l’égalité de traitement des élèves et des personnels.

Pour cela, il faut réfléchir à la place des enfants dans l’école et sur leurs conditions d’accueil (classes surchargées, programmes inadaptés...), au rythme des parents et au temps de travail des enseignants.

Il n’y a pas de solution si nous continuons à faire correspondre les horaires nécessaires des élèves (26h hebdomadaires) et les exigences de temps de travail des personnels. Choisir entre 4 et 4,5 jours de classe ne permettra pas de réduire significativement le temps de travail des personnels. Il est temps d’exiger une réelle et totale déconnexion des heures élèves des heures des enseignants, mais aussi à la généralisation du principe plus d’enseignants que de classes.

Pour la CGT Educ’Action, réussir une réforme des rythmes, c’est aussi réfléchir au traitement des difficultés scolaires sur les temps de classe, exiger la stricte alternance des 7 semaines de classe et 2 semaines de vacances dans le cadre des 36 semaines annuelles.

La CGT Educ’Action continue d’exiger l’abrogation des réformes des rythmes scolaires et du collège ainsi que l’ouverture de négociations.

Mardi 20 juin s’est tenu le CTSD relatif aux mesures d’ajustement de carte scolaire. Et là aussi, la précipitation ministérielle de créer des CP à 12 dans l’Education Prioritaire à la rentrée, se traduit par un redéploiement des personnels Plus de maitres que de classes. La réalisation de cette mesure nécessite non seulement des postes mais aussi des salles. Sans aucune évaluation, le dispositif « plus de maitres que de classes » sert de variable d’ajustement à la mise en œuvre des promesses électorales du président.

Si dans certains départements des achats de paravents sont envisagés pour diviser la taille des salles, dans le 94, paroi fixe à Orly ou 2 enseignants par classe en continu. Avec une moyenne de 12 à 14,5 élèves, les classes de CP en REP+ pourront atteindre 24 à 29 élèves pour 2 enseignants dans un même local ! 22 postes seront ainsi dédiés aux dédoublements. Cette mesure décidée sans nouveau moyen générera une nouvelle aggravation des conditions d’enseignement.

Lors de ce CTSD ont été aussi examinées des mesures de fermetures et d’ouvertures de classes.

Si, selon Madame la Dasen, le nombre d’élèves par classe sera en légère baisse, de nombreuses écoles vont devoir jongler pour prévoir une structure la moins difficile possible afin d’intégrer au mieux les enfants des ULIS, UPE2A dans des classes à plusieurs niveaux ou parfois bien chargées.

Le nombre de remplaçants supplémentaires sera-t-il suffisant au regard de besoins énormes du département. Cette pénurie aggrave les conditions de travail de nos collègues et prive nos élèves de nombreuses heures d’enseignement. Ainsi, un exemple : 32 absences non remplacées la même journée à Ivry, aucune absence remplacée depuis plusieurs mois dans certaines écoles. Tout comme lors du CTSD, toujours pas de remplaçant pour me permettre d’exercer mon mandat syndical dans des conditions sereines. Nous vous demandons qu’un effort significatif soit fait. Les enseignants ont été en grève le 12 juin, les écoles Pauline Kergomard et Jean Macé à Arcueil sont occupées par les parents qui réclament légitimement des postes d’enseignant, d’animateur et d’ATSEM ainsi que du temps de décharge de direction.

Un dernier mot sur la canicule qui a touché directement de nombreux établissements scolaires du département. Pour la CGT Educ’Action, les mesures prises ne sont pas suffisantes et ce n’est pas aux personnels d’apporter leur propre matériel.

Ainsi, alors que les températures sont montées jusqu’à 38° degrés dans certaines classes, les écoles sont restées ouvertes sans que rien n’ait été prévu ni pour les personnels ni pour les élèves. Ceci alors que la Caisse Nationale d’Assurance Maladie des travailleurs salariés préconise l’évacuation des locaux au-delà de 34°, en « cas d’arrêt prolongé des installations de conditionnement d’air dans les salles de bureaux » et que l’Institut National de Recherche et de Sécurité précise que le travail par fortes chaleurs et notamment au-dessus de 33°C présente des dangers et préconise de quitter les lieux ! La canicule ou des conditions inhabituelles de chaleur sont à l’origine de troubles pour la santé voire d’accidents du travail dont certains peuvent être mortels. Les risques liés au travail par fortes chaleurs en été doivent être repérés et le travail adapté.

Je vous remercie

Ana Macedo
Représentante de la CGT Educ’Action