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ZEP vue par de Robien - une politique ZEP qui sortira affaiblie

les propositions du Ministère et l’analyse de la CGT-Educ’Action

mardi 10 janvier 2006, par CGT Educ’Action 94

La politique des ZEP sortira affaiblie par cette réforme.

La logique territoriale pour lutter contre les inégalités sociales, qui génèrent les inégalités scolaires, est abandonnée au profit d’une logique visant l’individu, déconnectée de la réalité sociale.

L’ignorance des causes de la difficulté scolaire et de sa prévention, notamment par la scolarisation précoce à l’école maternelle et la mise en place des cycles -l’école primaire étant oubliée !-, risque d’annuler l’efficacité des dispositifs mis en place au collège.

Le choix de concentrer les moyens existants sur un quart des collèges les plus en difficulté ne fera que fragiliser, faute de moyens supplémentaires, tous les autres. La suppression des moyens, dans les trois ans, aux établissements jugés moins difficiles plongera élèves et enseignants dans une difficulté accrue.
Ainsi la carte des ZEP va se réduire et avec elle, la lutte globale contre l’échec.

L’absence de mixité sociale et l’exclusion des plus fragiles seront renforcées.

La mise en place de la « découverte professionnelle » en 4ème marque un renoncement, plus précoce encore, à sortir l’ensemble des élèves de leurs difficultés. Pour eux, l’exclusion du droit à la scolarité obligatoire et la pré orientation vers des voies dérogatoires sont programmées.

Le principe de dérogation à la carte scolaire des lycées est inacceptable. Nous condamnons cette logique élitiste et dictée par l’affichage qui renforce l’opposition entre lycées « d’excellence » réservés à une minorité et lycées « de seconde zone » pour la majorité.
Comment dans ce cadre mettre un frein aux dérogations de complaisance, valoriser les ZEP aux yeux des élèves, des personnels, des parents si ceux qui y réussissent doivent en être « sauvés », et lutter contre le phénomène de ghettoà¯sation des établissements de banlieues qui ne cesse de s’accentuer ?

Côté enseignants

Face à la complexité et à la pénibilité du travail en ZEP, aucune mesure vraiment efficace n’est annoncée : réduction du temps de service devant élèves au profit du temps de concertation pour le travail en équipe et la mise en place de projets, réduction significative des effectifs par classe...

L’efficacité d’un service partagé collège/école ou lycée interroge... De même interrogent les mesures concernant la carrière : hors contingent ou au détriment de l’ensemble ?

Nombre d’enseignants de ZEP verront moyens et mesures spécifiques disparaà®tre d’ici 3 ans.
Comment croire alors à la stabilité, annoncée, des équipes pédagogiques dans ces zones relookées ?

Côté élèves

Souvent fragilisés par les conditions sociales, leur encadrement et leur suivi par des équipes diversifiées et qualifiées sont impératifs dans tous les établissements ZEP aujourd’hui : enseignants et personnels vie scolaire formés mais également assistants sociaux, conseillers d’orientation psychologues, infirmières, médecins scolaires...
La pauvreté est la première cause de l’échec scolaire mais l’échec ou la réussite de chacun résultant de phénomènes complexes, ce sont des bourses attribuées sur critères sociaux et non « au mérite » qui doivent être développées.

Cerise sur le gà¢teau, une conception curieuse de la concertation : on annonce d’abord... sans négliger les médias..., on discute ensuite !

Les personnels, notamment ceux de ZEP, apprécieront.