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Circulaire de rentrée : Une attaque sans précédent contre la démocratisation du collège
Communiqué de la CGT-Educ’action lundi 9 mai 2011
mercredi 8 juin 2011, par
La circulaire de rentrée 2011 esquisse les grandes lignes de la réforme du collège voulue par une majorité présidentielle qui n’a jamais caché sa volonté d’en finir avec le collège unique.
Avec l’instauration en fin de 5e d’évaluations nationales portant sur deux compétences du socle, la possibilité d’orienter précocement les élèves est mise en œuvre, comme l’appelait de ses vœux le projet UMP pour l’école. Une telle mesure laisse craindre une amplification des parcours dérogatoires qui nous ramènerait près de 40 ans en arrière, avant la réforme Haby.
Cette première mesure s’accompagne d’une volonté manifeste de développer les "filières" par la création d’une 3e "prépa-pro", de préprofessionnalisation, supposée répondre à la diversité des "talents" en diversifiant les parcours. Le ministre envisage même d’en faire bénéficier les élèves de 4e, via des "aménagements" leur permettant de découvrir des métiers.
Dans la même veine, la dernière mesure est le renforcement des DIMA, dispositif d’alternance découlant de l’apprentissage junior et permettant d’ "exfiltrer" des élèves de moins de 16 ans du collège pour les confier aux LP ou aux CFA.
Cette circulaire et les mesures qu’elle détaille interviennent dans un contexte de suppressions massives de postes d’enseignants, de fermeture ou de fusion des CIO, de pénurie organisée de professionnels de l’orientation…, qui portent des coups sans précédent contre le système éducatif dans son ensemble et fragilisent les plus fragiles d’entre les collégiens. En installant les bases d’une orientation précoce et en renforçant les filières, ce sont les fondements du collège unique qu’elle cherche à miner.
Alors que le collège n’a jamais été une priorité budgétaire et que les processus sociaux et scolaires qui produisent la difficulté sont "ignorés", une partie des collégiens seraient voués à l’exclusion vers des voies de relégation ou le travail précoce.
Au contraire, la CGT Educ’action revendique que le collège unique ait enfin les moyens d’exister : en termes de "culture commune" partagée plutôt que "socle commun" étriqué, de savoirs qui font sens plutôt que d’apprentissages mécaniques, d’accompagnement réel des plus fragiles plutôt que d’exclusion… car un collège démocratique doit donner à tous les collégiens, quelle que soit leur origine sociale, les conditions d’accès à l’une des trois voies du lycée dans le cadre d’une scolarité obligatoire portée à 18 ans.
Montreuil, le 9 mai 2011