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La lettre 354 de l’Ugict Cgt du 06 juin 2011
mardi 7 juin 2011, par
ÉDITO : DE LA PURTA DEL SOL À SYNTAGMA, JEUNES DIPLà”MÉS EN RÉVOLTE
Le 29 mai dernier, c’est à coup de gaz lacrymogène
que quelques centaines d’« indignés » français ont été
évacués par la police des marches de l’Opéra Bastille
o๠ils tentaient de manifester leur solidarité avec les
manifestants de la Puerta del Sol à Madrid ou de la
place Syntagma d’Athènes et peut-être donner un
signal pour construire quelque chose ici. La réponse
expéditive à un mouvement qui n’a manifestement
pas la même implantation dans notre pays ne doit
cependant pas nous dispenser de nous interroger sur
la portée sociale et politique de ces manifestations.
Tous les observateurs ont bien noté comme pour le
« Printemps arabe » la formidable puissance des
réseaux sociaux dont on à pu mesurer qu’ils pouvaient
produire plus que des apéros géants.
Pour le sociologue de l’Université d’Alicante Antonio
Alaminos, « l’une des raisons fondamentales de cette
mobilisation, c’est le blocage de l’insertion par le travail,
c’est-à -dire que le fait de faire des études ne soit
plus récompensé par un emploi ». Au point que l’on
recommence à parler d’émigration économique et de
« fuite des cerveaux » des jeunes espagnols et portugais
vers d’autres pays de l’Union. Selon Miguel Angel
Martinez, président de l’association des ingénieurs
industriels de la capitale espagnole, « voici cinq ou six
ans, le flou actuel post-diplôme n’existait pas ! Les
étudiants ingénieurs signaient pour un emploi stable
tout de suite ». Aujourd’hui, une fois diplômés, les
Bac + 5 embrayent souvent sur une année de stage,
« payée autour de 800 euros par mois », constate-t-il.
Après un an, ces vétérans du CV peuvent commencer
à décrocher un CDI… rémunéré 1 200 à 1 500
euros net. On comprend, dès lors, la forte participation
de ces jeunes qualifiés et diplômés aux mobilisations.
Si pour l’heure ces mobilisations ne se sont pas
encore structurées en France, il vaut mieux ne jurer de
rien. Car même avec des nuances, notre pays ne
tient pas plus ses promesses en matière d’insertion
par l’emploi et la qualification. C’est à « bizutage
social » en règle que les jeunes diplômés sont soumis
avec les stages hors cursus, les CDD à répétition.
Et s’ils font « Tanguy » chez papa maman avant
de choisir la « coloc », c’est sans doute plus par
nécessité que par aspiration.
La CGT des cadres, ingénieurs et techniciens voit
dans le développement de ces mobilisations des raisons
supplémentaires de travailler avec ces jeunes
diplômés toutes les revendications visant à payer la
qualification et à permettre leur insertion dans l’entreprise
et dans la vie sociale.
SOMMAIRE :
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Suicide à France Télécom : le PDG reconnaà®t le lien avec le travail
Barreau du Val d’Oise : avocats en grève pour plus de moyens
Salaires : reprise pour les cadres ?
Journaliste : une profession marquée par la précarité
Salaire des fonctionnaires : Baroin refuse de discuter de l’essentiel
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