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La lettre 348 de l’Ugict Cgt du 25 avril 2011
samedi 23 avril 2011, par
ÉDITO : CETTE PRIME DONT PERSONNE NE VEUT
Nicolas Sarkozy n’est décidément jamais au-tant lui-même que dans ce rôle de pourfen-deur, seul contre tous, chevalier blanc défen-dant le peuple qui souffre et « la France qui se lève tôt » contre toutes les forces qui em-pêchent la réforme, le mouvement. Jamais aussi brillant que dans l’imposture cynique et les roulements d’épaules. Avec la question des salaires, il nous l’a joué ces derniers jours sa partition favorite, celle du bateleur sur ses tréteaux de campagne. En rechaussant les bottes du candidat « du pouvoir d’achat » à un an de la présidentielle, Nicolas Sarkozy a soulevé les réactions incrédules voire hostiles du patronat et le rejet des organisations syn-dicales en annonçant les contours d’une pri-me obligatoire dans les entreprises de plus de 50 salariés. En déplacement au Havre pour parler de la politique maritime de la France, Nicolas Sarkozy en a profité pour délivrer une leçon de volontarisme politique dont il a le se-cret. Avec la création de cette prime, « j’ai vu se dresser devant moi les murs du conserva-tisme et de l’immobilisme, à gauche parce qu’on aurait aimé le faire et qu’on ne l’a ja-mais fait, à droite parce que c’est trop, au centre parce que ce n’est pas encore assez ». […] « Moi, ce que je veux c’est que ça avan-ce. » Quel cynisme, quelle imposture. Non seulement l’exécutif impose le fond et la for-me de ce qu’il estime devoir être négocié en-tre les « partenaires sociaux », mais en plus, le gouvernement fait exactement l’inverse de ce qu’il prône. En effet, alors même que les contours de cette prime n’étaient pas encore bien arrêtés, le gouvernement annonçait aux fonctionnaires la congélation pour deux ans de leurs salaires. L’Etat employeur donne un bel exemple ! Quoi qu’en dise l’omniprési-dent, les salariés ne sont pas partisans du statu quo en matière de salaires. Ils veulent en finir avec l’individualisation, avec la dés-tructuration des rémunérations et l’introduc-tion croissante d’éléments variables. Ils veu-lent un autre partage de la richesse. Au pas-sage on notera qu’après avoir quelques temps agité le débat avec son partage des profits en trois tiers, Nicolas Sarkozy tente aujourd’hui de faire porter la responsabilité de la faillite de sa politique sur d’autres épaules. Pas sà »r que cela lui soit bien profitable. En revanche, son discours populiste, simplifica-teur et pseudo-volontariste sur fond d’échec et d’impasses économiques et sociales font le lit de l’extrême droite.
SOMMAIRE :
Fonction publique : le gouvernement congèle les salaires pour 2011 et 2012
IBM Montpellier : la CGT obtient 60 % des voix et 72,22 % des sièges
Pénibilité : les infirmières préfèrent partir plus tôt que gagner plus
Emploi des cadres : l’Apec voit une reprise
2060 : portrait de la France du travail par l’Insee
Dépendance : les 45-75 ans contre une assurance privée obligatoire
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