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Sur "l’Enseignement intégré de science et technologie" au collège (EIST)
Communiqué de la CGT-Educ’action 93 dimanche 13 mars 2011
dimanche 6 mars 2011, par
"Enseignement intégré de science et technologie" au collège (EIST) :
oui à des heures de concertation statutaires pour améliorer la cohérence des enseignements et favoriser le décloisonnement des connaissances,
non à la polyvalence forcée
Une simple circulaire parue au B.O. du 10 mars 2011 prévoit : "Vous demanderez aux collèges qui participent au programme Clair (Collèges et lycées pour l’ambition et la réussite) ainsi qu’à ceux relevant des réseaux « ambition réussite » qui ont vocation à devenir Clair, de s’engager dans l’EIST" Cet "enseignement intégré de science et technologie" est appelé à s’étendre à 400 collèges à terme. Nos collègues de SVT, de Technologie et de Physique-Chimie sont enjoints à travailler "en étroite collaboration pour penser les séquences pédagogiques[ SUR QUEL TEMPS DE TRAVAIL ?]... assurées en classe par un seul professeur."
La CGT Educ’action dénonce une transformation forcée de nos métiers, sans concertation, sans fondement réglementaire, sans évaluation des expérimentations en cours de cet enseignement intégré. Au contraire du titre de cette circulaire, ce passage en force ne se traduirait pas par une "promotion" des sciences et de la technologie, mais par une dégradation des enseignements dispensés, faute de formation, de qualification, d’adhésion des collègues concernés à cet enseignement intégré.
Comment nos collègues maà®triseront-ils les connaissances scientifiques, les enjeux didactiques et les situations d’enseignement appropriées pour enseigner des matières auxquelles ils n’ont pas été formés ? La circulaire prévoit pour combler ces lacunes "un DVD " et des visioconférences...Quel mépris de la professionnalisé enseignante. Quel mépris du droit des élèves à recevoir un enseignement rigoureux. Quel mépris des classes populaire, cet enseignement déqualifié étant imposé dans les collèges CLAIR plutôt que dans les collèges favorisés des centres-villes. Tandis que , partout, des professeurs constatent l’impossibilité de faire manipuler, expérimenter les élèves autrement que dans des demi-groupes, et que partout, ces demi-groupes sont supprimés à cause des suppressions de poste, à qui voudrait-on faire croire que cet enseignement intégré favoriserait la curiosité et la "démarche d’investigation" dans des classes surchargées ? Quel mépris du bon sens.
Contre l’avis de la CGT Educ’Action, le Conseil Général de Seine-Saint-Denis a adopté un plan de construction de nouveaux collèges anticipant cette polyvalence par une salle de classe unique pour les SVT, la physique-chimie et la technologie. Quelle légitimité des conseillers généraux ont-ils pour s’ingérer dans l’organisation nationale des enseignements ?
Apprendre aux élèves à établir l’unité des organismes vivants au niveau cellulaire au cours d’observations microscopiques, à faire un test de reconnaissance du dioxyde de carbone par l’eau de chaux, à modifier la représentation numérique d’un volume avec un logiciel de conception assistée par ordinateur, cela ne s’improvise pas. Les économies d’échelle et d’emplois recherchées par cette polyvalence imposée ne pourraient engendrer qu’une vision galvaudée et confuse des connaissances scientifiques et technologiques pour les collégiens.
Ce dont les collégiens ont besoin pour mieux s’approprier ces connaissances, ce sont de professeurs plus disponibles individuellement dans le groupe classe, mieux armés dans leur formation scientifique, didactique et pédagogique ; ce sont des professeurs qui, sans surcharge de travail, se réunissent très régulièrement pour mutualiser leurs connaissances, leurs objectifs et leurs pratiques en fonction d’une réflexion concertée sur les besoins des élèves.
C’est possible avec des groupes restreints , une formation initiale et continue des enseignants refondée, trois heures de concertation en équipe à l’intérieur des obligations de service en vigueur.