Accueil > Actualités > La lettre 308 de l’Ugict CGT du 7 juin 2010

Actualités

La lettre 308 de l’Ugict CGT du 7 juin 2010

lundi 7 juin 2010, par CGT Educ’Action 94

ÉDITO : NICOLAS SARKOZY RÉDIGE, MAIS LAURENCE PARISOT DICTE

Le chef de l’État et son gouvernement ne parviennent
pas à convaincre en dépit d’un matraquage médiatique
dispendieux. Les Français ne se rangent toujours pas à 
la perspective de cesser le travail plus tard et de cotiser
plus longtemps alors que leurs enfants, même diplômés,
peinent à trouver un emploi stable. Inspirée par les
revendications du Medef, la réforme inquiète. C’est
encore ce qui ressort du sondage Ipsos/Liaisons sociales
paru la semaine passée :
- 78 % des Français se déclarent inquiets sur le futur
montant de leur retraite ;
- 64 % estiment ne pas faire confiance au gouvernement
pour assurer l’avenir des retraites ;
- 70 % (+ 3 pts par rapport à un sondage identique de
novembre 2009) s’inquiètent de leur futur niveau de vie ;
- 85 % des sondés estiment qu’« il faut continuer à 
réformer le système de retraites pour assurer les retraites
de nos enfants » ;
- 81%considèrent que « cela ne sert à rien de réformer
les retraites si on ne règle pas le problème de l’emploi
des seniors et de la pénibilité du travail ».
Les Français sont donc loin d’être acquis aux solutions
que l’on cherche à leur imposer. La méthode et le calendrier
de la réforme (au pas de course, sans négociations
véritables et au mépris du dialogue social) donnent un
sentiment de fébrilité. Dans cette séquence délicate
pour l’exécutif, la présidente du Medef a estimé dans Le
Figaro la semaine passée que « la promesse de s’arrêter
à 60 ans, ce n’était pas un acquis social, mais au
contraire une grande illusion ou un grand mensonge ».
Pire, « avoir au-dessus de la tête une telle épée de
Damoclès, en le sachant plus ou moins, a participé
depuis des années au moral dépressif de beaucoup de
Français ». Laurence Parisot a donc tout lieu d’être satisfaite
puisque le gouvernement a annoncé qu’il repousserait
l’à¢ge légal de la retraite au-delà de 60 ans. Pas tout
à fait semble-t-il puisque la voilà maintenant qui sonne
la charge pour hà¢ter le pas. Elle souhaite que le gouvernement
applique les nouvelles règles à un rythme soutenu.
« Le gouvernement raisonne aujourd’hui sur la
base d’un trimestre par an, mais pourquoi pas un
semestre par an, si ça permettait un vrai retour à l’équilibre,
il me semble que ça en vaudrait la peine », suggèret-
elle. On se souvient que le président Sarkozy avait promis
qu’il ne toucherait pas à la retraite à 60 ans, comme
le lui demandait Laurence Parisot, au motif que les
Français ne l’avaient pas élu pour cela. Aujourd’hui, le
président foule au pied ses engagements et la patronne
des patrons en redemande. Le Medef a bien compris
que l’encre du projet de réforme des retraites n’est pas
encore sèche, même si les grandes lignes ont été dévoilées.
Rien n’est joué et le Medef veut toujours pire.
À nous de nous mobiliser pour obtenir le meilleur.
L’appel unitaire lancé pour le 24 juin par les organisations
syndicales peut recevoir un accueil très favorable
de la part des salariés, privés d’emplois, jeunes étudiants
et futurs actifs, des retraités, comme en témoigne
les sondages successifs.
D’ici au 24 juin, il est possible de mobiliser plus largement.

SOMMAIRE
- Réforme des retraites : la CGT va remettre un premier lot de plus de 100 000 pétitions
- Cliniques de Montpellier : un mouvement de grève dure sur les salaires
- Grass Valley (Techniloloc, ex-Thomson) : manifestation contre les suppressions de postes
- Hewlett-Packard : plus de 3 600 suppressions de postes d’ici juin 2011 en Europe
- France Télévisions : le calendrier des négociations retoqué par la justice
- Pôle emploi : la grève contre le mal-être au travail
- Petite enfance : « Pas de bébés à la consigne ! » va saisir les élus locaux
- Enquête Emploi de l’Insee : chômage des seniors, sous-emploi en hausse
- États généraux des professions techniciennes : le 23 septembre 2010

Téléchargez la lettre pour la lire, l’afficher en salle des profs !