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La lettre 297 de l’UGICT CGT du 22 mars 2010

samedi 20 mars 2010, par CGT Educ’Action 94

ÉDITO : SALAIRES : LES JÉRÉMIADES DE LAURENCE PARISOT

La multiplication des conflits sociaux sur les salaires
a obligé la patronne des patrons à sortir du bois
la semaine dernière. Ainsi, lors de sa conférence
de presse mensuelle, elle a relevé que « nous
sommes dans la crise et pour la troisième année
malheureusement ». Et d’ajouter que la marge de
manoeuvre des entreprises en matière salariale
est « faible » et le choix au début de la crise a été
d’abord de préserver l’emploi. « C’est donc très difficile
pour les entreprises et les salariés. Les marges
de manoeuvre sont tellement faibles que les
progressions de salaires dans beaucoup de secteurs
sont très faibles, parfois même il n’y a pas de
progression », a déclaré Mme Parisot. Al’évidence
en effet, nous sommes toujours en crise et n’en
déplaise aux zélateurs du gouvernement, nous
sommes encore loin de la sortie. Mais pour autant,
la publication des résultats financiers des entreprises
révèle un retour à bonne fortune des grands
groupes notamment et des résultats assis et
confortés par des suppressions d’emplois. La
patronne du Medef ne manque pas d’air quand
elle affirme que le choix du début de la crise a été
de préserver l’emploi. C’est rayer d’un trait l’éviction
immédiate des intérimaires et des salariés en
contrats précaires, qui ont été les premiers à souffrir
du ralentissement. C’est oublier que le patronat
profite de la crise pour accélérer les mutations
structurelles et organisationnelles qu’il veut faire
financer d’une part, par les salariés et d’autre part,
par la collectivité. Plus enclines à servir les actionnaires
qu’à investir pour développer l’activité industrielle
et les services, les directions d’entreprises
bradent le potentiel productif.
Disons-le tout net, Laurence Parisot n’éteindra pas
les feux revendicatifs avec de telles jérémiades.
Car dans toutes les catégories de salariés, la
colère et la combativité gagnent du terrain. La
montée en puissance des conflits salariaux trouve
naissance dans le blocage des salaires et la multiplication
des dispositifs de rémunérations variables.
Avec pour résultat pour les catégories cadres
et techniciennes, une baisse du pouvoir d’achat.
Les cadres et les techniciens aspirent à la sécurisation
de leur salaire et souhaitent une augmentation
de la part fixe de leur rémunération. Selon le
baromètre Réalités Cadres de l’UGICT-CGT-CSA
réalisé en février, ils sont la moitié à considérer que
leur rémunération n’est pas satisfaisante et les
trois-quarts à souhaiter que la part fixe du salaire
soit confortée. Les politiques d’individualisation
des salaires ont pour effet de ne servir correctement
qu’une minorité et de fragiliser les salaires du
plus grand nombre. Sans compter qu’elles s’appuient
sur un mode de management qui organise
une mise en concurrence des salariés, qui génère
une organisation du travail contre-productive. Avec
l’emploi et les retraites, la question salariale sera
au coeur de la journée unitaire de grève et de
mobilisation de ce mardi 23 mars. Les politiques
salariales doivent se fonder sur la reconnaissance
des qualifications, une révision de la structure des
salaires de l’encadrement, la fin du déclassement
des jeunes diplômés. Les femmes ne doivent plus
être moins payées que leurs collègues hommes.
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SOMMAIRE
- Thales et Safran : forte mobilisation sur tous les sites pour les salaires
- La Dépèche du Midi : mouvement de grève des journalistes pour les salaires et les RTT
- Polyclinique Francheville de Périgueux : bras de fer salarial
- Hôpital de la Timone : bras de fer sur le paiement des astreintes
- Air France : grève des hôtesses et stewards à partir du 28 mars
- Assistance Publique-Hôpitaux de Paris : manifestation pour un droit effectif à l’IVG
- Fret ferroviaire : Grenelle de l’environnement aux oubliettes
- Langue du travail : une coopération syndicale France-Québec

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