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La lettre 295 de l’UGICT CGT du 8 mars 2010
dimanche 7 mars 2010, par
ÉDITO NE PAS CONFONDRE : MESURE POUR LES INDUSTRIELS ET POLITIQUE INDUSTRIELLE
En matière de politique industrielle, on a vu quelle efficacité pouvaient
avoir les coups de menton présidentiels et les timides quolibets
à l’endroit des patrons et des grandes entreprises qui délocalisent
et ferment des usines. Un résultat proche de zéro, si ce
n’est en terme de communication. Le discours de Marignane la
semaine passée emprunte à un autre registre bien connu de
Nicolas Sarkozy : l’hypervolontarisme. Les objectifs affichés sont
là pour impressionner :
augmenter de 25 % de la production industrielle française d’ici
fin 2015 ;
pérenniser l’emploi industriel sur le long terme ;
favoriser un retour durable à une balance commerciale
industrielle hors énergie excédentaire d’ici 2015 ;
augmenter de plus de 2 % la part de la France dans la valeur
ajoutée industrielle européenne d’ici 2015.
Pour la CGT qui a été à l’origine de la proposition d’États généraux
de l’industrie et qui a beaucoup fait pour que la politique industrielle
revienne à l’agenda, ces annonces sonnent comme la reconnaissance
que la France et l’Europe ne peuvent pas se passer d’une
base industrielle solide, faite d’emplois stables, d’investissements
réguliers, de recherche importante, de filières cohérentes. Mais
pour autant, la question de l’emploi qualifié, durable, de la formation
et des salaires n’est pas placée au premier rang des priorités
alors que c’est aux yeux de la CGT le levier principal d’une politique
de développement industriel.
Les annonces de Marignane recyclent de vieilles recettes éculées
o๠prédomine encore une approche en termes d’aides et d’exonérations
en faveur des entreprises alors même qu’elles profitent de
80 milliards d’euros d’exonérations annuelles. Le problème de
financement des activités industrielles n’est donc pas résolu. Si le
discours reprend l’idée de recourir à l’épargne pour financer l’industrie,
on est encore loin de la création d’un « pôle public financier
» et d’un « fonds national pour l’emploi, la formation et le
développement » que propose la CGT. Le problème des aides et
exonérations, distribuées hors de tout contrôle démocratique et
sans obligations de résultats, c’est qu’elles créent des effets d’aubaine
mais ne permettent pas de développement économique,
social et industriel durable. Des mesures pour les industriels ne
font hélas pas une vraie politique industrielle.
Ces questions seront au centre des débats que la CGT des ingénieurs,
cadres et techniciens entend continuer à mener, notamment
le 5 mai à « l’Usine » à Saint-Denis lors d’une rencontre-débat
autour du thème : « D’une industrie productiviste à une industrie
et des services ouverts sur la société » avec deux tables rondes :
« Écologie et industrie » et « Services publics-aménagement du
territoire et dynamique industrielle ». Prenez date.
SOMMAIRE
Dans l’agenda de l’UGICT-CGT
Atos Origin : Thierry Breton double ses revenus et gèle les salaires
Sanofi-Aventis : mobilisation contre la refonte de la recherche
France Télécom : signature de deux accords sur la mobilité
Industrie : plus de 20 % des emplois sont partis vers les services
Place des femmes : les syndicats aussi peuvent mieux faire
Emploi des femmes : ralentissement et paupérisation
BIT : plus de femmes actives mais moins bien payées que les hommes
Médias presse : les femmes très présentes mais discriminées
Retraite des fonctionnaires : le gouvernement marche sur des oeufs
Lannemezan : rassemblement le 10 mars pour défendre l’hôpital
Les débats de l’Ugict-CGT : le 11 mars autour du livre de Hervé Kempf
Téléchargez la lettre pour la lire, l’afficher en salle des profs !