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Le remplacement des enseignants ne doit pas être synonyme de précarité !

Le remplacement des enseignants ne doit pas être synonyme de précarité !

dimanche 7 mars 2010, par CGT Educ’Action 94

Le ministre de l’Education Nationale a fait de nouvelles déclarations le 9 mars 2010 sur le remplacement des enseignants absents. Ces déclarations reprennent en fait celles déjà faà®tes le 20 janvier dernier.

Le ministre semble de nouveau découvrir cette situation qui est la conséquence directe des suppressions de postes et de la baisse constante des moyens.

Dans le premier degré

Déjà , le 20 janvier 2010, un rassemblement a permis d’exprimer l’urgence de la situation dans le 93 avec les demandes du recrutement de 450 titulaires-remplaçants, l’ouverture de la liste complémentaire et le refus du recrutement de personnels vacataires sans formation sur des contrats de 108h.

La FCPE a engagé, en particulier à Pantin, des recours contre le ministre de l’Education Nationale suite au non-remplacement d’enseignants.

Entre le 1er septembre et le 30 novembre dernier, plus de 1700 jours de classe n’ont pas pu être assurés en Seine-Saint-Denis par manque de titulaires remplaçants. Dans ce cas, les élèves sont soit répartis dans les autres classes, aggravant ainsi les conditions de travail et les conditions d’apprentissage des autres classes, soit gardés par les parents qui ne travaillent pas ou peuvent se libérer. Cette situation est donc inacceptable tant pour les parents qui doivent sacrifier des jours de congés pour suppléer à l’administration que pour les enseignants et les élèves qui voient leurs conditions se dégrader. Plus encore, l’administration profite de l’aubaine de la masterisation pour se défausser de ses obligations sur des étudiants sans formation professionnelle. Ils sont recrutés pour maximum 4 semaines, placés dans les classes après trois heures de conférence à l’iufm. Ils remplacent alors les titulaires en formation continue voire même des congés maternité. Il ne s’agit d’une initiative individuelle mais bien d’un mouvement de protestation collectif contre l’Etat et sa logique comptable du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux. Pour preuve, il est demandé un dédommagement d’un euro symbolique par jour de classe non assuré.

Nous comprenons la démarche de ces parents. Toutefois, il nous apparaà®t souhaitable que la lutte sur cette question se fasse main dans la main parents et enseignants. C’est ainsi que dans plusieurs villes du département des actions communes s’organisent.

Dans le second degré

Luc Chatel avait lancé le 20 janvier, par voie de presse, plusieurs pistes concernant le système de remplacement dans le 2nd degré. Ces pistes sont reprises aujourd’hui.

Sa première proposition concerne l’intervention des Rectorats dès le premier jour d’absence constatée. Il s’agirait d’une proposition positive si cela signifie augmenter et mieux gérer le volant de personnels titulaires remplaçants. On peut se demander comment le ministre va relever ce défi compte tenu des suppressions massives d’emplois.

Sa deuxième proposition consiste à utiliser les enseignants non-titulaires d’académies voisines. La CGT Educ’action revendique de longue date une uniformisation (grille indiciaire commune…) et un alignement, par le haut, des pratiques et règles pour les non-titulaires. On est bien loin du compte pour l’instant ! Nous restons sceptiques sur sa mise en œuvre par les personnels administratifs, en nombre très insuffisant. Par ailleurs, nous condamnons l’utilisation, en dehors de toute délimitation géographique, de personnels ayant une vie de famille, des contraintes personnelles...

Sa troisième proposition ressemble fort à la mise en place de l’Agence Nationale du Remplacement qu’il avait lui-même mise de côté à son arrivée au ministère. Il s’agit d’utiliser le Pôle Emploi, les retraités et les étudiants de préférence en vacation. Nous n’acceptons pas l’utilisation « kleenex » des personnels et dénonçons son manque de pertinence pédagogique durable quant à la mission d’éducation. Le DRH de l’académie de Créteil a précisé le 9 mars 2010 par voie de presse : il s’agit « d’une variable d’ajustement qui permet à un retraité de ne pas quitter brutalement une activité », comme si le travail était la seule activité que pouvait assurer un retraité, comme si la solution n’était pas l’embauche de personnels titulaires et formés pour assurer ces remplacements. Nous poserons donc la question lors des prochaines commissions paritaires (CAPA) : à quand une CAPA d’avancement d’échelon des personnels retraités mais encore utilisés par le Rectorat ?

La CGT Educ’action revendique la titularisation des précaires et le recrutement en urgence de personnels formés et titulaires. La continuité du service public d’éducation exige des moyens et des personnels titulaires et formés ! La CGT-Educ’action appelle d’ailleurs à un rassemblement mercredi 10 mars 2010 à 14h00 métro Solférino pour demander la titularisation des non-titulaires. Nos actions sont guidées par notre volonté que toutes les absences de petite ou longue durée soient remplacées. Cela confère à notre ministère la responsabilité d’établir, à partir des besoins identifiés antérieurement, le nombre de remplaçants nécessaire par académie et par discipline.

Ces affectations doivent être faites à "titre définitif" comme pour les personnels sur "poste fixe" et ne doivent être remises en cause qu’en cas de suppression de poste ou de demande de mutation volontaire de l’intéressé.

La CGT Educ’action s’engage aux côtés des personnels pour :

•améliorer les conditions de travail actuelles des remplaçants (titulaires et non-titulaires),

•imposer, dans l’immédiat, les mêmes droits pour tous, notamment en matière d’indemnités,

•s’opposer à la remise en cause de la fonction de titulaire-remplaçant,

•obtenir un texte garantissant aux remplaçants des conditions de travail et de carrière améliorées et un régime indemnitaire lié à la fonction, revalorisé,

•obtenir la titularisation des non-titulaires, sans condition de concours, ni de nationalité, avec une vraie formation.