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La lettre 294 de l’UGICT CGT du 1er mars 2010
mardi 2 mars 2010, par
ÉDITO : FOIN DU CYNISME ! EXIGEONS DES RÉPONSES
En plein coeur de la crise sociale, le discours de l’exécutif,
du gouvernement ou de la majorité laisse songeur.
Ainsi, tout le monde se souvient du numéro présidentiel
le 25 janvier dernier, quand Nicolas Sarkozy
exhorte les invités de son panel de Français à le croire
quand il annonce la baisse des chiffres du chômage
dans les semaines à venir. Preuve qu’une hirondelle ne
fait pas le printemps, les chiffres de janvier attestent au
contraire d’une hausse de 19 500 chômeurs supplémentaires
en catégorie A (+ 0,7 % en un mois). Ces
chiffres confirment que les salariés et les demandeurs
d’emploi sont bel et bien embourbés dans la crise.
La destruction d’emplois, le ralentissement de la
consommation sont autant d’éléments qui confirment
que le chômage de masse va perdurer. Voilà pour la
réalité.
Mais ce qui frappe, c’est que face à cela, la posture du
chef de l’État reste cette espèce de volontarisme virevoltant,
ce discours empruntant à une sorte de bon
sens pour faire croire que tout va changer alors que
rien dans ses décisions ne prépare le changement.
Mais il ne saurait être question d’épargner de ce
constat navrant le patronat qui se complaà®t lui aussi
dans une posture cynique. C’est ainsi que la présidente
du Medef indiquait lors de son point de presse
mensuel le 16 février, que le patronat était prêt à ouvrir
une négociation permettant d’améliorer l’information
des salariés sur le partage de la valeur ajoutée pour
« aboutir à une meilleure compréhension de cet indicateur
». « Prendrait-elle les salariés pour des imbéciles,
s’est indignée la CGT dans un communiqué ?
Imagine-t-elle qu’ils soient dans l’état d’esprit de
renoncer à leurs revendications salariales par le miracle
d’une information mieux formatée par les directions
d’entreprises ? Au moment o๠les profits des
banques et des groupes industriels et commerciaux
battent de nouveaux records, personne ne peut
oublier que la crise financière de 2008, que seuls les
salariés continuent de subir, a trouvé son origine dans
l’accroissement des inégalités entre les revenus du
travail et ceux du capital. »
Nous n’en avons sans doute pas terminé avec ces
postures grotesques qui tentent de faire passer des
vessies pour des lanternes, car les salariés, l’opinion
en général, prend largement ses distances avec ces
discours. La montée en puissance des conflits sur les
salaires alors que l’on assiste à une vague de destruction
d’emploi montre que les salariés sont décomplexés
par rapport à cela. Les sondages d’opinion l’attestent
aussi, même s’ils ne font pas forcément grossir
les rangs des manifestants. L’urgence des revendications
en matière de salaires et d’emplois a été réaffirmée
par les organisations syndicales le 15 février.
Seule une mobilisation bien plus importante des salariés
est de nature à ce que les réponses patronales
soient entachées de moins de cynisme et empreintes
de plus de réalisme. C’est, avec le dossier des retraites,
l’un des grands enjeux de la journée d’action interprofessionnelle
et unitaire du 23 mars.
SOMMAIRE
Thales : mouvement intersyndical pour les revendications salariales
Être mieux payés : première attente des salariés à l’égard du travail
France Télécom : salaires des cadres dirigeants indexés sur le social
EDF SA : signature d’un accord salarial 2010
Éducation nationale : les syndicats demandent audience au ministre
Après le 24 février unitaire : les retraités dans l’action le 23 mars
Carrière : 6 salariés sur 10 ont arrêté de travailler au moins une fois
Téléchargez la lettre pour la lire, l’afficher en salle des profs !