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La lettre 291 de l’UGICT CGT du 8 février 2010
samedi 6 février 2010, par
ÉDITO : POUR UNE MAISON COMMUNE DES RETRAITES
Dans le débat qui va s’ouvrir sur la réforme des retraites,
on sait à l’avance que le manque d’unité des salariés et
des organisations syndicales serait un handicap dont
Medef et gouvernement ne manqueraient pas de profiter
comme ils l’ont déjà fait pour les réformes passées. Que
l’on se souvienne en effet : le gouvernement s’est
d’abord attaqué aux salariés du privé en 1993, ensuite
aux fonctionnaires en 2003, puis aux salariés des régimes
spéciaux (Sncf, Ratp, industries électriques et gazières)
en 2007. Chaque fois, les intérêts des uns ont été les
« otages » de ceux des autres tandis que l’on pressentait
bien que ce qui se tramait pour les premiers finirait par
tomber sur le coin du nez des suivants. La diversité historiques
des régimes souvent présentée comme autant
de niches à privilèges indus n’a sans doute pas simplifié
la tà¢che pour solidariser l’ensemble des salariés. C’est
pour sortir de cette logique que la CGT a adopté lors de
son dernier congrès la proposition d’une « maison commune
» des retraites. Cette maison commune, qui n’a
rien à voir avec un régime unique permettrait de solidariser
les régimes tels qu’ils sont, avec leurs spécificités,
leurs histoires respectives…permettrait de promouvoir
un socle commun de droits et de garanties de haut
niveau. Il y a bien des domaines dans lesquels des progrès
pourraient être réalisés. Citons, par exemple, la validation
des années d’études ainsi que des périodes de
précarité, qui participe d’une autre approche de la notion
de carrière complète et qui pourrait se traduire par une
constitution de droits dès l’à¢ge de dix-huit ans pour tous,
y compris les étudiants ou les primo-demandeurs d’emploi…
La conséquence et c’est bien l’objectif visé, serait
l’accès du plus grand nombre, dès soixante ans, à un
taux de remplacement d’au moins 75 % du salaire de
référence. Voyons bien qu’une telle architecture permettrait
de redonner confiance aux jeunes salariés qui sont
de plus en plus nombreux à considérer qu’ils n’auront
pas de retraite, ou si peu… Cette absence de confiance,
qui doit être prise au sérieux parce que susceptible de
conduire à une implosion du système.
La manière dont les organisations syndicales travailleront
sur ce dossier des retraites sera évidemment déterminante,
car comme on l’a vu lors des réformes précédentes,
la désunion a ouvert un boulevard au gouvernement.
Ce lundi, une intersyndicale doit se tenir avec notamment
cette question à l’ordre du jour. « Notamment » car au
delà du rendez-vous 2010, toutes les questions sociales
posées par la crise actuelle demeurent et doivent être
traitées et si possible dans une démarche unitaire. Elles
ne sont d’ailleurs pas déconnectées du dossier des retraites,
mais intimement liées puisqu’on ne peut imaginer
sauver la répartition solidaire sans une autre politique
d’emploi, de salaires par exemple.
SOMMAIRE
Prud’hommes de Chà¢teaudun : le licenciement des premiers salariés de Flextronics jugé irrecevable
Dell Montpellier : les commerciaux rejettent le nouveau calcul de leur salaire
Navigants Air France : la compagnie veut économiser 120 millions par an
Éducation en Seine-Saint-Denis : grèves dans le secondaire
Bernard Thibault au congrès de la FSU : « Pousser plus loin les coopérations »
Pfizer et Wyeth : fusion, les dégraissages en France sur fonds de super profits
Altis Corbeil : un fonds financier américain pourrait reprendre l’entreprise
Mobilité : une enquête sur la mobilité des cadres et leurs déplacements
Retraites en Grèce : appel à une grève nationale dans le secteur privé le 24 février
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