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Après l’annonce du budget 2010 : nombre de postes aux concours, annonce des suppressions d’emploi

Une année noire en perspective pour les non-titulaires, nouvelles dégradations des conditions de travail

Analyse de la CGT-Educ’action Créteil

lundi 21 décembre 2009, par CGT Educ’Action 94

Les documents issus de la loi de finance 2010 ont été diffusés aux syndicats et aux Rectorats. Dans le même temps, le ministère a rendu public le nombre de postes ouverts pour les concours 2010.

Les choix budgétaires du gouvernement restent les mêmes : il s’agit de faire payer aux Services Publics des choix politiques désastreux. Pour se faire, le gouvernement continue à rédure massivement l’emploi public en ne remplaçant pas un départ à la retraite sur deux.

Nombre de postes ouverts aux concours 2010 :

Dans le premier degré, le nombre de postes est identique à celui de 2009, soit 6 577 postes au concours externe, 290 au 3ème concours, 133 au concours externe spécial.

Les données : http://www.education.gouv.fr/cid4437/index.html

Dans le second degré, quelques changements pour les concours externes du public. 1232 postes à l’agrégation (contre 1245 en 2009), 5006 au capes (contre 5095), 450 Capeps (contre 400), 250 CPE (contre 200), 242 au Capet (242), 1318 Caplp (1318 également), 50 COP (50).

Les données : http://www.education.gouv.fr/cid4605/postes-contrats-offerts-aux-concours-second-degre.html

Dans le premier et le second degré, aucune indication sur les postes offerts dans le privé.

Enfin, ces données doivent intégrer le fait que l’année 2010 est une année de transition dans la réforme du recrutement et de la formation des enseignants. Cela aura une forte influence sur l’emploi à la rentrée 2010.

A noter une forte diminution du nombre de candidats aux concours de recrutement du second degré. Moins de 33% entre 2005 et 2009 dans l’enseignement public (De 2005 à 2009, le nombre de candidats inscrits est passé de 135 000 à 86 000, le nombre de présents est passé de 88 à 54 000). C’est ce qui ressort d’un avis au projet de loi de Finances 2010 publié par Dominique le Mèner, député UMP de la Sarthe. Parallèlement, une étude du ministère de l’Éducation vient de confirmer la tendance : entre 2008 et 2007, la baisse a dépassé 14% : http://www.education.gouv.fr/cid5542/regards-statistiques-2009.html

Le phénomène touche également les concours de professeurs des écoles qui ont enregistré en 2007, derniers chiffres connus, une chute de près de 5% du nombre des candidats.

Dans son rapport, Dominique le Mèner compare le salaire annuel moyen brut des enseignants à plein temps en équivalent dollars : légèrement supérieur à 23.000 dans le primaire en France, il dépasse les 40.000 en Allemagne pour une moyenne proche de 28.000 dans les pays de l’OCDE. La fourchette est comparable dans le secondaire.

Le député cite également la sociologue Agnès van Zanten, pour qui « l’arrivée des nouvelles générations d’enseignants [...], couplée à la hausse de leur niveau de recrutement [...], renforcera ce sentiment de dévalorisation ».

No comment...

De nouvelles suppressions d’emplois pour la rentrée 2010

Sarkozy avait annoncé la couleur dès 2007, dans le cadre de la RGPP : suppression en 4 ans de 160 000 emplois dans la Fonction Publique, dont la moitié pour l’Education Nationale.

Force est de constater qu’il tient ses promesses !

moins 11 200 emplois en 2008 !

moins 13 500 emplois en 2009 !

moins 16 000 emplois pour la rentrée 2010 !

Cela fait déjà moins 40700 emplois de supprimés depuis l’arrivée de Sarkozy à la présidence, et la tendance va en s’accentuant !

Pour 2010, l’anarque est grossière : constatant que les besoins en personnels sont réels, mais arc-bouté sur son dogmes de suppression de l’emploi public, le gouvernement utilise la réforme du recrutement et de la formation des enseignants pour supprimer des postes !

En effet, c’est la suppression de 18.202 postes de stagiaires (dont 1 876 dans le privé) et de 600 postes d’administratifs dans les Rectorats, les IA et au ministère qui permettent de créer les 2672 emplois incontournables (2182 emplois dans le premier degré public au titre des évolutions d’effectifs, 144 emplois dans le second degré pour les établissements défavorisés et 476 emplois dans l’enseignement privé " en application du principe de parité ( !) " ) tout en assurant l’objectif idéologique de suppression des 16.000 postes à la rentrée 2010.

L’utilisation des stagiaires n’est bien entendu pas suffisante pour pérenniser le processus de suppression de postes à la hauteur des désirs du président.

Le ministère utilise tous les moyens possibles : diminution et dérégularisation des horaires-élèves avec les réformes des lycées généraux, technologiques et professionnels, hausse des effectifs de classe, réduction de l’offre de formation et augmentation du temps de travail des enseignants par le recours accru aux heures supplémentaires et l’élargissement de leurs missions au-delà de l’enseignement, développement de l’emploi précaire pour assurer les remplacements....

Année noire pour les non-titulaires

Les personnels non-titulaires enseignants sont surtout présents dans le second degré, l’analyse qui suit concerne donc uniquement le second degré. Les données statitiques utilisées sont consultables sur le site du ministère (http://www.education.gouv.fr/cid5542/regards-statistiques-2009.html).

"L’utilisation" des stagiaires devrait être conforme aux annonces du Rectorat de Créteil le 17 décembre 2009 et menace directement l’emploi des non titulaires : les stagiaires à la rentrée 2010, auront la charge complète d’une classe mais dans le même temps il y a obligation, pour 1/3 de leur temps de service, de leur proposer une formation... les stagiaires seront donc libérés quelques semaines de leurs cours ils seront remplacés par ... les étudiants préparant leur Master, leur concours et doivent en plus, avoir des stages !

A la rentrée 2009, ... 8530 stagiaires qui assuraient globalement 8h de présence élèves par semaine). Leur intervention devant élèves représentait 3791 équivalent temps plein (ETP) (calcul 8530 x 8/18) A la rentrée 2010, la France comptera 8550 stagiaires qui seront tous à temps plein. La différence avec 2009 est de 4759 ETP. Elle entraà®ne, ipso facto, la disparition d’un même nombre d’emplois, aujourd’hui assurés par les non titulaires.

Cette différence ne sera pas compensée par la démographie, on note d’ailleurs que le ministère annonce des baisses d’environ 0,2 % du nombre d’élèves depuis plusieurs années. Il faut, de plus, ajouter l’impact des postes de néo-titulaires, ce seront bien des milliers de personnels non-titulaires qui seront sans travail à la rentée prochaine !

La CGT-Educ’action milite bien entendu pour la disparition de la précarité et pour l’augmentation du nombre de postes budgétaires, seuls garants de l’emplois statutaires. Il ne s’agit pas de ça ici : le ministère va simplement utiliser moins de personnels pour faire le même travail ! Les conditions de travail des enseignants et d’enseignement des élèves vont bien entendu en pà¢tir.

Mettre des enseignants non-formés devant des élèves est un non-sens pédagogique. Renvoyer des enseignants, qui ont déjà les acquis de l’expérience, au chômage est un gaspillage humain et une provocation !

La CGT-Educ’action sera dans la lutte dès le mois de janvier 2010 face à cette catastrophe annoncée : on ne peut pas laisser faire !