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Mastérisation : « Une parodie de concertation pour tenter de justifier de très mauvaises propositions » Mobilisons-nous le 15 décembre !
Journée nationale de mobilisation le mardi 15 décembre 2009
vendredi 4 décembre 2009, par
Vous trouverez ci-dessous :
Le tract de la CGT-Educ’action Créteil
L’appel unitaire national pour la journée de mobilisation du 15 décembre 2009
« Une parodie de concertation pour tenter de justifier de très mauvaises propositions » : c’est le titre du communiqué de presse de la Conférence des Directeurs d’IUFM (CDIUFM) suite à la présentation, vendredi 13 novembre 2009, des propositions de Chatel et Pécresse pour la réforme de la formation et du recrutement des enseignants. La CGT-Educ’action partage la « consternation » de la CDIUFM, qui parle d’une « concertation alibi », d’une « vision simpliste de l’insertion professionnelle », d’une « méconnaissance de la réalité des projets professionnels des étudiants », de « masters inadaptés à la réalité du métier » et s’inquiète au bout du compte de « la fin programmée de la formation professionnelle des enseignants ».
Forme et contenu des concours
Les 2 épreuves d’admissibilité vont s’appuyer sur des masters généralistes (pas d’évaluation didactique ou pédagogique). Pour les PE : une épreuve de français/culture humaniste et une de mathématiques/sciences. Les programmes scolaires constituent l’univers de référence des savoirs évalués.
Les 2 épreuves d’admission vérifieront « l’aptitude à enseigner et la capacité à conceptualiser son enseignement ou sa mission éducative » (connaissances des publics, des degrés d’enseignement, des 2 curriculums de formation…). La 1ère sera une leçon, la 2e l’analyse d’un dossier dans un champ disciplinaire et comportant des documents (écrits, sonores, iconographiques…). Sera aussi abordée la compétence « agir en fonctionnaire de l’Etat… ».
Calendrier des épreuves
Les épreuves auront lieu en M2 : les étudiants qui le souhaitent pourront présenter les concours du 1er et 2d degrés la même année. CRPE : admissibilité septembre. Résultats novembre. Admission : mai-juin.
CAPES, CAPET, CAPEPS, CAPLP, CPE : écrits dès décembre. Résultats mi-janvier. Admission mai-juin.
Agrégation : écrits en avril. Oraux en juin-juillet.
Contenu des masters
Les concours n’étant pas les seuls débouchés professionnels des masters, ces derniers ne seront pas construits en fonction des épreuves de concours. Aux côtés des masters disciplinaires (concours du 2d degré) va émerger une offre de masters s’appuyant sur plusieurs disciplines poursuivant une finalité professionnelle large, dont celle de répondre aux besoins de recrutement de PE polyvalents et de PLP bivalents.
Organisation des stages
Les stages, effectués en milieu scolaire, ne sont pas une condition pour se présenter à une épreuve. Le recteur est responsable, en liaison avec les établissements, de la répartition de l’offre de stages et de son adéquation avec les cursus des masters.
Stages préparatoires d’observation et de pratique accompagnée (108 heures) : offerts aux étudiants de M1 ou en début de M2 par groupes de 2 à 3 personnes par classe, proposés à différents moments de l’année et compatibles avec les cursus de M1.
Stages en responsabilité (108 heures) : les étudiants préparant le concours vont devenir des vacataires, affectés en fonction essentiellement des besoins de remplacement ! Nous dénonçons cette circulaire qui crée plus d’illusions (34,30 €/heure…) que de démocratisation des recrutements.
Formation des professeurs stagiaires
Les lauréats des concours sont professeurs stagiaires et ont la responsabilité d’une ou plusieurs classes. Un tiers de l’année scolaire est consacré à la formation professionnelle. Un cadrage national de leur formation sera élaboré.
La CGT-Educ’action soutient la pétition de l’IUFM de Livry-Gargan exigeant l’abrogation des décrets !
La CGT-Educ’action revendique un recrutement au niveau licence avec une formation de 2 ans sous statut de fonctionnaire stagiaire et délivrance du master à son issue. Il s’agit en fait d’une « masterisation de la formation » et non pas de la « masterisation du recrutement ».
La CGT-Educ’action appelle à participer à la journée d’action du 15 décembre 2009.
Enseigner est un métier qui s’apprend ! Nous refusons la réforme actuelle de la formation des enseignants et exigeons d’autres choix !
UNEF ; FERC Sup CGT ; CGT Educ’Action ; FSU ; SNES-FSU ; SNUIPP-FSU ; SNUEP-FSU ; SNESUP-FSU ; SNEP - FSU ; Fédération UNSA Education ; UNSA-SE ; Sup Recherche UNSA ; SGEN CFDT ; FCPE ; UNL ; FIDL.
Les conditions de formation et les modalités de recrutement des enseignants actuellement en débat engagent l’avenir de notre système éducatif dans un contexte de renouvellement important de la profession. Cette réforme intéresse la société dans son ensemble : quels sont les besoins de notre système éducatif, quelles sont les conditions d’exercice de métiers essentiels pour l’avenir du pays mais aujourd’hui trop peu valorisés, quelles sont les besoins des élèves et des jeunes, quelle sera la formation pédagogique de ceux qui auront la responsabilité de former des millions de jeunes demain ? Enseignants, étudiants, parents, élèves : nous sommes tous concernés !
Pourtant, malgré l’importance de ce dossier qui constitue un véritable choix de société, le gouvernement a fait le choix d’une réforme controversée et du passage en force. Au lieu de profiter du report d’un an de l’application complète de la réforme obtenu par la mobilisation de l’an dernier pour mettre en place une réelle concertation destinée à l’élaboration d’une réforme partagée, Luc Chà¢tel et Valérie Pécresse ont rendu leurs derniers arbitrages contre l’avis de tous les acteurs concernés (étudiants, lycéens, parents, enseignants, enseignants-chercheurs, IUFM, universités…). Nous dénonçons l’absence de réelle concertation et le mépris du dialogue social dont font preuve les ministres.
Nos organisations jugent inacceptables en l’état les orientations présentées le 13 novembre dernier qui confirment la mise en place d’une réforme régressive pour la formation des futurs enseignants et bouleverse l’organisation de l’offre de master dans les universités. Ces orientations vont à l’encontre d’une démocratisation de l’accès aux métiers de l’enseignement et s’opposent à l’amélioration de la qualité de la formation :
la formation professionnelle des futurs enseignants est réduite à portion congrue alors qu’elle nécessiterait d’être renforcée afin de préparer les futurs enseignants à la diversité des missions qui leur sont confiées. Des lauréats au concours peuvent se retrouver devant des élèves sans avoir bénéficié de stages ni de formation professionnelle.
l’articulation proposée entre concours et masters va non seulement rendre ingérable l’année de master 2 pour les étudiants (qui devront mener de front préparation des épreuves, mémoires de recherche, validation du master et éventuellement stage en responsabilité), mais elle s’oppose également à l’élévation du niveau de qualification en rendant impossible toute formation professionnelle et disciplinaire pendant l’année de M2
les IUFM sont cantonnés à l’éventuel encadrement des stages alors qu’ils constituent une composante essentielle de l’université au rôle, à l’expertise et aux compétences avérées, sur la formation initiale et continue des enseignants
aucun dispositif ambitieux d’accompagnement financier des étudiants n’est mis en place pour compenser l’allongement de la durée des études et le décalage du concours, écartant ainsi de nombreux étudiants issus des catégories sociales les moins favorisées de ces métiers.
Les organisations signataires exigent la remise à plat de la réforme impliquant le retrait des décrets concernant la formation des enseignants et des textes d’application déjà publiés et l’ouverture indispensable de réelles négociations. Elles revendiquent la mise en place d’une réforme de la formation des enseignants qui réponde aux besoins du système éducatif et permette une véritable formation professionnelle des futurs enseignants. En conséquence, elles demandent :
une réelle amélioration de la formation de tous les enseignants et la reconnaissance de celle-ci par l’obtention d’un master
de revenir sur la place des épreuves d’admissibilité au cours du cursus actuellement prévue par la réforme afin de garantir une place des futurs concours compatible avec la conception de masters de qualité intégrant les dimensions disciplinaires et professionnelles nécessaires à l’exercice du métier et permettant la réussite des étudiants et une réelle réorientation de ceux ayant échoués aux concours.
une évolution du contenu des épreuves des concours fixées nationalement en concertation avec les organisations représentatives permettant d’évaluer les futurs enseignants sur l’ensemble de leurs compétences disciplinaires et professionnelles indispensables à leur métier
un recrutement des futurs enseignants au même niveau pour tous les concours (PE, CPE, PLP, CAPET, CAPES, CAPEPS)
un cadrage national des masters dits « intégrés » garantissant l’articulation entre une professionnalisation progressive et la formation disciplinaire, assortie d’une carte nationale des formations garantissant l’égal accès de tous sur le territoire à la préparation des concours. L’acquisition des compétences professionnelles doit progressivement se renforcer avec l’avancée dans le cursus universitaire.
une année de fonctionnaire stagiaire post-concours qui comporte au moins un mi-temps pour la poursuite de la formation professionnelle
des garanties réelles sur le rôle, les fonctions et les moyens humains et financiers des IUFM dans la formation initiale et continue des futurs enseignants au sein des universités
la mise en place de dispositifs d’accompagnement financier renforcés et pérennes pour les étudiants afin de garantir la mixité sociale du recrutement des futurs enseignants
des modalités adaptées pour les candidats des PLP des disciplines professionnelles et les non titulaires (VAE, cycle préparatoire…)
Face à une situation qui semble aujourd’hui bloquée et à des arbitrages présentés comme définitifs, nous affirmons notre détermination à imposer par l’action des choix que le gouvernement nous refuse depuis 18 mois. Nous demandons que l’année scolaire en cours ne soit pas à nouveau gà¢chée par des bricolages successifs mais permette l’ouverture de réelles négociations. Si de profondes inflexions ne sont pas rapidement apportées au projet de réforme, le gouvernement prépare les conditions d’une situation explosive dans les universités et les établissements scolaires lors de la mise en œuvre de la réforme à la rentrée 2010.
Parce qu’enseigner est un métier qui s’apprend, les organisations signataires appellent à une journée nationale de mobilisation mardi 15 décembre dans l’enseignement primaire, secondaire et supérieur (notamment dans les IUFM) pouvant se traduire par des initiatives de grèves, des rassemblements, des assemblées générales de débat, des manifestations, afin de dénoncer le projet régressif du gouvernement pour la formation des enseignants et d’exiger une réforme répondant aux besoins du système éducatif, permettant une vraie formation professionnelle et garantissant une réelle élévation de la formation des futurs enseignants conforme aux attentes de la société.
1er décembre 2009