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Précarité et improvisation : les maà®tres-mots du remplacement dans l’académie de Créteil
Communiqué de la CGT-Educ’action Créteil
mardi 20 octobre 2009, par
La CGT-Educ’action Créteil, première organisation syndicale des personnels non-titulaires enseignants et seconde organisation syndicale du 2nd degré de l’académie, a découvert avec stupéfaction un article du Parisien (daté du 14 octobre 2009, édition du 77) sur la pénurie de personnels pour assurer les remplacements.
Selon Le Parisien, reprenant des chiffres donnés par Philippe Reymond, DRH de l’académie de Créteil, 30 postes restent vacants dans le seul 77, en particulier en anglais et en technologie. La situation serait à ce point dramatique que le Rectorat se tourne vers le Pôle emploi pour recruter des remplaçants. Le Parisien donne l’exemple d’un collège qui attendait un enseignant en anglais depuis la rentrée !
Nous sommes stupéfaits car, selon les données fournies par le Rectorat lui-même, en anglais, il y avait 11 contractuels sans affectation au 14 septembre 2009, sans parler des 170 Titulaires en Zones de Remplacement (TZR) ! (lire le point complet : http://www.cgteduccreteil.org/spip.php ?article2006). Depuis, le Rectorat n’a pas fourni de point complet aux syndicats, mais le 14 septembre, il y avait au moins 181 enseignants en anglais disponibles pour assurer le remplacement de Crouy-sur-Ourcq !
La CGT-Educ’action Créteil refuse donc l’autosatisfaction du Rectorat qui affiche un taux de remplacement de 94 %. La vraie question est : dans quelle conditions de travail pour les élèves et les enseignants ?
Le Parisien met en avant à juste titre la problématique des non-titulaires : ils sont 2500 dans l’académie de Créteil, dans les lycées professionnels ils représentent 20% des enseignants.
Sans certitude d’une année sur l’autre d’avoir un poste, ou même d’avoir un poste près de chez eux, ou dans des niveaux qu’ils connaissent. Corvéable à merci, payés souvent avec retard, sans reconnaissance réelle de la part de l’institution, avec de moins en moins de possibilité d’évoluer vers une stabilisation de leur emploi (que ce soit avec une titularisation - suppression de postes de titulaires et "Mastérisation" rendent la titularisation souvent impossible....- ou avec un Contrat à Durée Indéterminée - contrat qui n’apporte qu’une priorité toute relative et même pas un salaire garantie...).
La réforme du recrutement des enseignant, la "Mastérisation", va accentuer l’utilisation jetable de personnels précaires : sur toute la France, 50 000 étudiants vont faire des vacations (pour "découvrir" le métier), à raison de 108h (50h cette année pour cause d’année de transition dans la réforme)....le calcul sur les postes économisés est vite fait : 15400 ! Par ailleurs, mettre sans formation des dizaines de milliers d’étudiants devant élève démontre une nouvelle fois le peu d’intérêt du Ministère pour la formation des élèves...et des enseignants ! La preuve du mépris : plutôt que d’ouvrir la Liste Complémentaire des PE reçu au concours, l’IA du 93 préfère attendre l’arrivée des étudiants...
La CGT-Educ’action exige la titularisation de tous les personnels non-titulaires, sur la base de leur expérience professionnelle sans condition de concours, de diplôme et de nationalité. Une réelle formation intitiale et continue de tous les personnels est une nécessité. Elle exige la création des postes de titulaires pour pouvoir assurer les enseignements dans de bonnes conditions, y compris les remplacements.