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Projets de decrets / Loi d’orientation /1er degre

mardi 7 juin 2005, par CGT Educ’Action 94

Deux projets concernent le premier degré ; aucune surprise... ils sont des reflets de la loi !

Projet de décret modifiant le décret n° 90-788 du 06.09.1990 relatif à l’organisation et au fonctionnement des écoles maternelles et élémentaires

Il remet en cause l’école maternelle

A l’article trois, le passage concernant le rôle et les missions spécifiques de l’école maternelle avait disparu lors de la 1ère écriture. Après l’intervention de plusieurs syndicats dont la CGT, un alinéa a été ajouté : « L’école maternelle offre aux enfants une première expérience scolaire... les prépare progressivement aux apprentissages de l’école élémentaire » Ceci nous semble réducteur. L’école maternelle ne serait qu’une préparation à l’école élémentaire. Aucune ambition nouvelle ni sur la scolarisation des enfants de 2/3 ans ni sur les apprentissages spécifiques à la maternelle.
Il institue le socle commun (dont le contenu ne sera défini qu’en février 2006 par arrêté).

« L’école élémentaire conduit les élèves à la maà®trise des connaissances et compétences indispensables à la fin de l’école primaire, en vue de la maà®trise du socle commun ». Selon la loi, le socle comprendra la maà®trise de la langue française, des principaux éléments de mathématiques, une culture humaniste et scientifique et la maà®trise des TICE, la pratique d’au moins une langue vivante.

Il encourage le redoublement annuel

Le fonctionnement par cycles, non évalué jusqu’à présent, laisse la place « aux propositions et aux décisions prises en fin d’année ». Cette proposition, en contradiction avec une organisation en cycles, nie toutes les études scientifiques qui ont été menées et qui prouvent l’inefficacité du redoublement en particulier au CP.

L’article 4 du projet précise que « Le ministre chargé de l’éducation nationale définit par arrêté les programmes d’enseignement incluant les objectifs de chaque cycle, ainsi que des repères annuels ... ». S’agit-il d’évaluations nationales afin de permettre plus facilement le redoublement annuel ?

Il institue le démantèlement des RASED

Il n’est plus fait mention des réseaux d’aide spécialisée aux élèves en difficulté (RASED) en tant que structure d’aide, remplacé par « réseau d’aide aux élèves en difficulté ». Les inquiétudes de la CGT se confirment. Le nouveau réseau comporterait des « enseignants ayant reçu une formation complémentaire »non spécialisés. Quelle est cette formation complémentaire ? Après le CAPA-SH, une formation encore plus économique ?

Enfin, l’article 16, remplaçant le 22 fait disparaà®tre la notion « des pédagogies appropriées, des aides spécialisées, des enseignements d’adaptation » pour répondre aux besoins des élèves en difficulté. Ces aides et enseignements seront uniquement apportés aux « élèves présentant un handicap ou un trouble de la santé invalidante ». Difficulté scolaire et maladie ou handicap sont ainsi assimilés. Il n’est plus fait mention des classes d’intégration scolaire (CLIS) ni des commissions de circonscription pré-élémentaires et élémentaires (CCPE). Quel soutien, réel aux élèves porteurs de handicap ? Qui décidera de l’aide ? A ce sujet, il est à noter qu’il n’est plus fait mention « d’intégration d’enfants handicapés » mais de « scolarisation d’élèves handicapés », s’agit-il de gommer la différence et de considérer tous les élèves à égalité sans soutien ni pour lui ni pour l’enseignant de la classe ?

- Il prépare l’établissement du PPRE (Programme Personnalisé de Réussite Éducative) appliqué lors de la rentrée 2006.
Dans l’article 5, « A tout moment de la scolarité élémentaire , lorsqu’il apparaà®t qu’un élève ne sera pas en mesure de maà®triser les connaissances et les compétences indispensables à la fin du cycle, le directeur propose aux parents de l’enfant de mettre en place un programme personnalisé de réussite éducative ». Le directeur remplace ainsi le conseil de maà®tres pour les décisions d’aide. Le document est signé par les parents, le directeur et le maà®tre de la classe. Cette conception du traitement de la difficulté scolaire est rétrograde car elle introduit une culpabilisation des élèves, de leur famille. L’échec n’est plus traité préventivement et collectivement mais rejeté sur la responsabilité individuelle de chacun, y compris en dehors de l’École.
Pour les personnels, il s’agit d’une charge de travail supplémentaire extrêmement lourde !

2- Projet d’arrêté modifiant l’arrêté du 25 janvier 2002 relatif aux horaires des écoles maternelles et élémentaires
L’enseignement des langues vivantes serait généralisé au CE1 à la rentrée 2007. A suivre...

Deux projets qui manquent d’ambition, comment prévoir la réussite des élèves sans formation initiale et continue de qualité pour les enseignants notamment en ce qui concerne les « nouveaux enseignements » langues, TICE ou l’aide aux élèves en difficulté ? Comment demander aux équipes d’être plus efficaces en leur multipliant leur charge de travail