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Guadeloupe : Des revendications portées par toute la population

Déclarations CGT

jeudi 26 février 2009, par CGT Educ’Action 94

Guadeloupe : Des revendications portées par toute la population

mardi 24 février 2009

Une délégation de la CGT rentre ce jour de Guadeloupe, après avoir assisté aux obsèques de Jacques Bino, militant de la CGTG, assassiné par balle dans la nuit du 17 au 18 février.

Tout le long des différentes manifestations et au cours des entretiens avec les dirigeants de la CGTG et du LKP la délégation a pu observer combien ce mouvement social est ancré, soutenu et porté par toute la population guadeloupéenne.

Mouvement populaire, pacifique et digne, en face de l’intransigeance criminelle du Medef et d’un gouvernement qui n’a cessé de fuir ses responsabilités politiques depuis le début du conflit.

Le blocage des négociations n’a que trop duré : le projet d’accord du 28 janvier prévoyant une augmentation de 200 euros doit être signé.

La CGT renouvelle son total soutien aux mouvements des DOM et aux revendications permettant aux populations de vivre, produire et travailler au pays.

Montreuil le 24 février 2009


DOM-TOM : Une intervention présidentielle bien tardive

vendredi 20 février 2009

La Guadeloupe vit sa cinquième semaine de grève générale et il a fallu attendre cette soirée du 19 février pour que le Président de la République daigne mettre fin à la fuite politique de son gouvernement sur ce conflit.
Le malaise est grand d’autant qu’il se répand en Martinique, à la Réunion et en Guyane, fruit d’une histoire coloniale commune. Aux manifestants qui dénoncent le pillage économique, les droits bafoués et l’injustice, l’exploitation ou la « pwofitayson », Nicolas Sarkozy a fait état d’un certain nombre de mesure.

Manifestement la plupart de ces annonces ne sont pas des nouveautés : elles ramènent le curseur aux dernières négociations avant que le secrétaire d’Etat des DOM-TOM ne quitte précipitamment la Guadeloupe pour rejoindre Paris.

Ces mesures sont actuellement étudiées par l’ensemble des organisations regroupées au sein du LKP Seule nouveauté dans l’intervention du Président de la République : l’annonce d’Etat Généraux portant sur l’avenir des pays d’outre-mer. Mais d’évidence et avec raison les travailleurs et la population guadeloupéenne qui mènent un combat pour la justice sociale avec dignité et détermination ne se nourriront pas de mots.

En soutien aux mouvements initiés dans les DOM-TOM, la CGT confirme son appel à participer aux initiatives et manifestations prévues dans plusieurs villes de l’Hexagone le samedi 21 février 2009.

Montreuil le 20.02.09

Toutes les autres dépêches sur le site de la CGT

Le communiqué de l’UGFF CGT : ENSEMBLE, POUR NOS REVENDICATIONS - SOLIDARITE AVEC L’OUTRE-MER
ICI


Publié le mercredi 18 février 2009 par la CGT

Guadeloupe, Martinique, Guyane : Les racines du mécontentement

Les racines du mécontentement

Si l’on ne peut juxtaposer des situations économiques, sociales, politiques, culturelles à l’identique pour tous les pays d’Outre-mer (notamment par l’Histoire et l’influence des continents auxquels ils se rattachent géographiquement), il n’en demeure pas moins des réalités semblables.

Réalités semblables que sont les inégalités encore plus accentuées sur ces territoires qu’en France, un accès plus limité aux services publics et aux logements, (avec l’existence de véritables bidonvilles) une fiscalité discriminatoire (avec la création de zones franches) et une quasi absence de développement industriel qui accroà®t la dépendance économique vis-à -vis de la France :
- d’o๠un chômage qui frappe plus de 25% de la population active de ces territoires (Martinique : 24,1% - Guadeloupe : 26,9% - Guyane : 28,5). Les taux de chômage des 15-24 ans y dépassent les 50% (60% en Guadeloupe),
- d’o๠un coà »t de la vie plus important qu’en France, (estimé à plus de 30%) avec un taux d’inflation souvent supérieur de 2 à 3 points à celui enregistré en métropole.

La plupart des produits manufacturés, énergétiques - voire alimentaires - sont souvent importés de France. Outre les coà »ts de fret, s’ajoute la taxe douanière sur les produits importés (dite "l’octroi de mer") en Guyane, Guadeloupe, Martinique et Réunion. Cette taxe constitue une ressource essentielle des communes pour les DOM, d’autant que celles -ci sont incapables de satisfaire aux besoins de leurs populations. Ces réalités du quotidien sont vécues dans les pays d’outre-mer comme une exception aux lois de la République Française. Autant d’exceptions qui constituent pourtant la règle ; tant sur plan fiscal, qu’éducatif, statutaire ou social. L’outre-mer reste indéfini dans la République et l’éternel parent pauvre de la France. Mises sous tutelle par un Etat plus guichetier que solidaire, ces collectivités n’ont guère eu le choix que de subir les déclinaisons locales d’une politique nationale peu adaptée à leurs besoins si ce n’est au coup par coup et souvent de façon conjoncturelle, notamment dans le domaine agricole ou pour l’emploi.

Leur économie entièrement dominée par des figures parisiennes ou étrangères n’est pas un facteur de croissance, dès lors que la richesse qui en émane n’est pas redistribuée ou réinvestie. Au final, ces régions sont plus administrées depuis Paris que gouvernées localement selon le principe d’autonomie des collectivités locales. Une gestion disqualifiée qui oscille entre abandon et ingérence intéressée, faute de les accompagner dans un développement durable et autosuffisant. Il en ressort que des manifestations de mécontentement contre une certaine logique « néocoloniale » continuent d’alimenter les débats publics sur le rapport entre la France et ses territoires. Débats qui traversent – et pour cause ! - largement les organisations syndicales de ces territoires au point d’en faire une priorité revendicative en Nouvelle Calédonie (USTKE) ou en Guyane (UTG).

La situation actuelle

48 organisations (syndicales, politiques, associatives) se sont regroupées dans une alliance (LKP : Rassemblement contre l’exploitation). Enracinement populaire d’autant que la population dans son ensemble soutient ce mouvement, répondant massivement aux manifestations. Cette alliance a exigé de discuter avec tout ceux qui représentent tout ou partie du pouvoir économique, social et politique sur le territoire (Medef et pme, Etat, Conseil régional et général.

Des revendications sociales contre la vie chère

Les revendications portent sur la lutte « contre la vie chère » :

- le relèvement « immédiat » de 200€ des plus bas salaires, des retraites et des minimas sociaux.

- le gel des loyers pour une durée indéterminée et l’annulation de l’augmentation prévue en 2009.
- l’opposition à tout licenciement et l’ouverture des négociations par branches ou entreprises
- la réhabilitation et l’indemnisation des transporteurs qualifiés de « clandestins »
- L’indemnisation des victimes professionnelles et civiles du chlordécone. (pesticide utilisé dans les bananeraies)
- le maintien et l’aménagement du foncier dans le secteur agricole. Pour la pêche, la suppression de certaines taxes et la révisions des coà »ts des intrants.
- un moratoire de quatre ans est demandé sur la suppression de postes dans l’éducation nationale avec la titularisation des contractuels et des contrats aidés.
- plus de transparence sur la formation des prix et une diminution de 50 centimes sur les prix du carburant, une baisse du prix de l’eau, une baisse sur le prix des communications et une autre sur celui des transports collectifs. Le départ précipité du Ministres des DOM-TOM a laissé les organisations syndicales circonspectes sur un projet d’accord.

En Martinique

La population martiniquaise a suivi avec beaucoup d’attention le conflit.

En Guadeloupe. Réunis dans un collectif dit du « 5 février, », la grève générale lancée par les syndicats martiniquais porte sur des revendications identiques à celles des camarades de Guadeloupe (avec une « augmentation de 300 € pour tous) La première séance de négociations a essentiellement porté sur la question des "prix des produits alimentaires et des services" et plus largement sur la question des coà »ts. Si les négociateurs sont tombés d’accord sur la réalité de la cherté de la vie, les discussions ont vite achoppé sur l’exigence formulée par le collectif "d’une baisse immédiate des prix de 30%", Les négociations devraient reprendre ce jour.

En Guyane, le collectif "Contre la vie chère", l’une des organisations à l’origine du mouvement pour la baisse des prix des carburants fin 2008, a annoncé son intention de se joindre aux mobilisations lancées par les syndicats ce jour.