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Appel et pétition : Les sciences économiques et sociales ne sont-elles pas essentielles à la compréhension du monde ?

Association des Professeurs de Sciences Economiques et Sociales

jeudi 23 octobre 2008, par CGT Educ’Action 94

mercredi 22 octobre 2008

Lors de sa conférence de presse du 21 octobre 2008, Xavier Darcos a annoncé les grandes lignes de la réforme de la classe de seconde. L’Apses est abasourdie par les choix effectués et par une partie des arguments développés par le ministre pour les justifier. Il a en effet avancé : "J’ai entendu beaucoup de contre-vérités circuler sur le contenu de ces enseignements généraux, comme si on pouvait imaginer qu’un ministre de l’Éducation nationale puisse proposer de rendre optionnel l’enseignement d’histoire et géographie ou l’enseignement des sciences expérimentales. Je crois évidemment ces deux champs disciplinaires absolument essentiels à la formation du jugement et à la compréhension du monde par les élèves et c’est la raison pour laquelle ils figurent parmi les enseignements généraux que devront suivre tous les élèves de la nouvelle seconde."

Quid des sciences économiques et sociales ?

Ne sont-elles pas une discipline scolaire « absolument essentielle à la formation du jugement et à la compréhension du monde » pour reprendre les mots du ministre ? La connaissance et la compréhension du monde économique, social et politique ne méritent-elles pas qu’un enseignement de culture générale alliant une pluralité de sciences sociales perdure dans le lycée du 21ème siècle ? Ne veut-on pas que les lycéens puissent comprendre la crise financière qui secoue actuellement la planète ? Ne veut-on pas qu’ils s’affranchissent du choc émotionnel des images et des discours ? Ne veut-on pas d’une jeunesse apte à se situer dans un monde social en mutation permanente ?

Apparemment non si l’on en juge le sort réservé à l’option de SES dans la future seconde !

L’enseignement de SES, loin d’être rendu obligatoire en seconde est amputé de 40% de l’horaire élève, mais encore plus inquiétant, le futur module semestriel de SES est mis en concurrence avec pas moins de 20 nouveaux enseignements modulaires d’approfondissement ou de découverte parmi lesquels des enseignements présents dans les enseignements fondamentaux obligatoires (mathématiques, histoire-géographie, langues, EPS etc). Aujourd’hui plus de 40 % des élèves de seconde choisissent l’enseignement optionnel annuel de SES, mais demain ? Est-il imaginable qu’un lycéen puisse ne bénéficier d’aucune formation économique et sociale, alors même qu’un élève pourra suivre deux modules semestriels de certains enseignements généraux, auxquels il pourra ajouter deux modules d’approfondissement dans la même matière ? Malheureusement oui, dans le cadre de l’organisation des enseignements proposés, ce qui montre le peu de place fait à l’enseignement de sciences économiques et sociales dans la réforme de la classe de seconde, et plus généralement au lycée, alors même que les SES et la série ES connaissent un succès indéniable auprès des lycéens et de leur famille. Pourquoi vouloir marginaliser un enseignement et une série qui marchent ?

L’enseignement de SES doit être rendu obligatoire en seconde. On comprend mal comment les élèves pourront faire un choix d’orientation éclairé si une discipline scientifique au centre du parcours « Sciences de la société » se réduit à une simple option semestrielle dans la maquette de seconde.

L’APSES appelle les citoyens attachés à cet enseignement à signer massivement en ligne l’Appel « La réforme du lycée et les SES : pas cette réforme-là , pas comme cela ! »

Communiqué de l’APSES du 22 octobre 2008


La réforme du lycée et les SES :

Pas cette réforme-là , pas comme cela !

* APSES (Association des professeurs de sciences economiques et sociales),

* CGT EDUC’ACTION (Union nationale des syndicats de l’education nationale, unsencgt),

* FIDL (Fédération indépendante et démocratique lycéenne),

* SUD ÉDUCATION (Fédération des syndicats sud de l’éducation nationale),

* UNEF (Union nationale des Étudiants de france),

* UNL (Union nationale des lycéens)

La réforme du lycée présentée par le ministre Xavier Darcos et confiée à Jean-Paul de Gaudemar, remet en question des principes essentiels concernant l’enseignement des Sciences Economiques et Sociales notamment.

NON à la précipitation, OUI à la concertation

En voulant appliquer sa réforme en seconde dès septembre 2009, le Ministre indique qu’il ne souhaite pas prendre le temps d’une réelle concertation et d’une réflexion approfondie. Il est inacceptable qu’une réforme d’une telle ampleur, qui va engager l’Education nationale pour plusieurs décennies, soit conduite en si peu de temps.

NON au lobbying, OUI à la laà¯cité

Un lobby financé par de grandes entreprises, l’Institut de l’Entreprise, s’est autorisé à transmettre au Ministre un nouveau programme de SES pour la seconde, sans que ce dernier n’émette la moindre protestation. Qu’aurait-il dit si les représentants syndicaux avaient proposés de nouveaux programmes de SES, ou si ceux d’une confession religieuse étaient intervenus pour modifier les programmes de science ou d’histoire ?

Qui sera chargé de renover les programmes ? Des groupes d’experts composés d’universitaires et d’enseignants du secondaire ou un pilotage direct par le Ministère recueillant les avis de quelques « visiteurs du soir » ?

NON aux SES en miettes, OUI à des Sciences Economiques ET Sociales

Le projet de réforme prévoit un parcours à dominante « Sciences de la société » en première et en terminale o๠les élèves auraient à choisir sur l’ensemble du cycle 16 modules semestriels de spécialisation, dont 9 à choisir parmi les modules de cette dominante (économie, sociologie, droit, gestion etc.). Cette modularisation risque de déboucher sur une juxtaposition de fragments d’économie et de sociologie . Il s’agira alors d’une disparition pure et simple des SES au lycée : plus de possibilité de croiser les démarches économiques et sociologiques et une probable relégation de la sociologie. Pourquoi dénaturer ainsi les SES, un enseignement qui s’attache à la fois à présenter et à croiser de manière féconde les regards économiques et sociologiques ? Comment préserver des parcours cohérents de formation ?

NON à la transmission d’une simple « boà®te à outils », OUI à des SES pour comprendre l’économie et la société d’aujourd’hui

Certains rapports sur les SES demandent à ce que l’acquisition d’une « boite à outils » de « fondamentaux » soit l’objectif principal de l’enseignement de SES. Le succès de l’actuel enseignement des SES montre que l’intérêt et la motivation des élèves part de l’étude des questions économiques et sociales contemporaines pour mobiliser les analyses des économistes et des sociologues. Imagine-t-on un lycée o๠les élèves ne pourraient plus se saisir rigoureusement de questions comme la monnaie et le financement de l’économie, la mondialisation, la mobilité sociale, le développement durable, l’Europe … alors que ces mêmes élèves seront amenés à participer au débat démocratique et à se prononcer par leur vote ?

Pour toutes ces raisons, nous refusons le contenu d’une réforme qui remet en cause l’enseignement de Sciences Economiques et Sociales et nous demandons la mise en place d’une réflexion collective associant réellement les différents acteurs et partenaires de l’Éducation pour une réforme du lycée.

Pour signer l’appel : cliquez sur le lien