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Lettre de la section locale FCPE d’Ivry sur Seine à l’Inspecteur d’acédémie !

mardi 7 octobre 2008, par CGT Educ’Action 94

Monsieur l’Inspecteur,

L’année scolaire vient à peine de commencer et nous, parents FCPE, sommes très inquiets quant à la réorganisation de l’école primaire, tant sur les contenus que sur les changements de rythme scolaire.
Grà¢ce aux rencontres de début d’année avec le personnel enseignant, nous avons aujourd’hui une meilleure connaissance de l’alourdissement des programmes qui a été effectué dans le cadre des “réformes Darcos” .

On demande maintenant à des enfants de CP de faire des multiplications, à des enfants en CE1 de faire des divisions, etc. Est-il vraiment opportun de complexifier le contenu des savoirs alors que,
déjà , bon nombre d’enfants rencontraient des difficultés avec les programmes précédents ?

L’apprentissage scolaire ne s’apparente pas au gavage des oies et un enfant qui n’a pas encore la maturité nécessaire pour aborder un savoir n’en retiendra rien au bout du compte.

Cela risque plutôt de le décourager, voire de le dégoà »ter de l’école.
Nous savons que bon nombre de postes de RASED ont été supprimés. Que va-t’il advenir de ces enfants que l’on prenait jusqu’alors en considération, pendant le temps scolaire et avec un
personnel spécialisé et compétent ?

Les deux heures d’aide personnalisée dont vous préconisez la mise en place ne serviront à rien qu’à accroà®tre les échecs rencontrés au lieu de les faire disparaà®tre. Tout simplement parce que les difficultés des enfants ne se situent pas uniquement sur le plan strict de l’apprentissage mais que d’autres composantes interviennent (d’ordre familial, culturel, ou bien des blocages d’ordre psychologique) et qu’un professeur des écoles, aussi compétent soit-il, n’est pas habilité à faire face à ces situations-là .

Par ailleurs, les deux heures d’enseignement supprimées par semaine font cruellement défaut. Non seulement parce que les programmes ont été alourdis et rendus plus difficiles, mais aussi parce que
le samedi matin représentait pour bon nombre de parents le seul moment possible de rencontre avec l’instituteur(trice) de leur enfant. Les parents pouvaient également dans ce temps privilégié venir animer des ateliers ou participer à des rencontres avec le directeur ou la directrice de l’école.

Ces deux heures en moins par semaine représentent au total 72 heures d’enseignement par an, soit au bout de cinq années d’école élémentaire, l’équivalent d’une demi-année de cours !
C’est considérable ! Comment osez-vous prétendre réduire l’échec scolaire en proposant de telles réductions !

Ces mesures ont été imposées à la hà¢te, sans aucune concertation avec les enseignants, ce qui est tout de même un comble puisque ceux-là connaissent mieux que quiconque les difficultés des enfants et les moyens d’y remédier. Des classes à 15-20 élèves maximum, ou mieux encore le travail en petits groupes, pendant le temps scolaire. Evidemment, cela ne peut se faire qu’à la condition
d’avoir des enseignants en nombre suffisant et la politique actuelle du gouvernement ne va pas dans ce sens puisque près de 40 000 postes seront supprimés dans les années à venir.

Le véritable enjeu semble se situer clairement sur un plan financier (des heures de soutien et ainsi la disparition des postes en RASED). Faire des économies au niveau de l’éducation nationale nous semble être un très mauvais calcul. Cela risque de mettre encore plus tôt des enfants en échec scolaire (qu’allez-vous en faire de ces enfants complètement perdus à la fin du CM2 ?) et de coà »ter infiniment plus cher à la société par la suite.

Nous rencontrons dans nos écoles beaucoup de parents désorientés, paniqués, stressés et nous n’avons pas beaucoup d’arguments pour les rassurer. Nous avons vraiment l’impression que l’école est mise à mal, pour ne pas dire sacrifiée et cela, nous ne l’acceptons pas.

Par cette lettre, nous voulons réaffirmer clairement notre position de parents FCPE :
- Nous demandons le rétablissement pour tous les enfants des 2 heures d’enseignement par semaine le samedi matin ;
- Le maintien et le développement du RASED qui constitue une aide précieuse et efficace pour les enfants momentanément en difficulté ;
- Une révision, en collaboration avec tous les enseignants et les citoyens, du contenu et des objectifs des programmes qui ne nous semblent pas adaptés à la maturité de l’enfant ni aux rythmes scolaires
que constituait le travail par cycles.

Nous renouvelons entièrement notre confiance dans les directeurs et directrices d’école et les enseignants pour la plupart desquels la mise en place de ces mesures est un véritable arrachecoeur.

L’exemple est criant notamment sur l’école de l’Orme au Chat, qui a présenté un projet et se l’est vu refuser. Nous réaffirmons notre confiance dans ces équipes qui réfléchissent de manière très
professionnelle aux moyens les plus adaptés à mettre en place pour pallier aux difficultés scolaires que rencontrent leurs élèves.

D’ores et déjà , nous constatons le peu de professionnalisme dont fait preuve l’éducation nationale dans la mise en place d’une réforme démagogique et son manque d’intérêt flagrant sur l’efficacité
des moyens mis en place.

Nous ne sommes pas dupes, ces moyens sont une amputation réelle sur le contenu et ne constituent pas un “Plus” comme annoncé.
Nous espérons que le ministère de l’Education Nationale, par votre intermédiaire, aura connaissance de nos inquiétudes et de nos revendications et nous espérons également qu’il aura à coeur d’y
répondre par la reprise d’un dialogue constructif permettant d’apporter des solutions efficaces.

Dans l’attente de votre réponse bienveillante, nous vous prions d’agréer, monsieur l’Inspecteur, l’expression de nos salutations distinguées.