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Le ministre de l’éducation nationale et le lycée : passage en force annoncé ?

"Darcos persiste et signe " ( lien avec l’article de la CGT Educ Créteil)

dimanche 20 juillet 2008, par CGT Educ’Action 94

Le président est-il trop péoccupé par la réforme des institution ou par la présidence de l’Union européenne pour investir l’espace médiatique ?

En tout cas une de ses petites souris, un de ses "collaborateurs" , le ministre de l’éducation nationale s’en donne à coeur joie pour faire déclaration sur déclaration dans les médias ... Notre ministre serait- il vraiment en mal de reconnaissance ? Il doit vraiment s’ennuyer cet été pour narguer autant tout le monde .....

Après avoir publié " le sarkozysme est l’allié de l’école" dans Le Monde, notre sinistre ( labsus révélateur, qui reste tel quel) fait entendre sa voix ( sa voie ?) sur la réforme du lycée...

Ne soyons pas dupes et la preuve est dans les déclarations du ministre sur la " réforme du lycée" : tout est déjà prêt, comme dans de nombreuses "mesures" de ce gouvernement : passages en force !

Ce ne sont pas les voix des professionnels ou de leurs représentants, ce ne seront pas les voix des chercheurs, des pédagogues, des sociologues, des psychologues... ( et tout autres - logues) qui seront entendues... Ce ne seront pas les voix des associations de parents d’élèves qui seront écoutées.... mais la voix ( la voie ?) du libéralisme... celle du capitalisme... celle de "l’anéantisme" : celle du sarkosIsme ?

Malgré Edvige et son fichage, malgré la criminalisation de l’action citoyenne ( du syndicalisme à toutes les actions militantes )... soyez certains que nous ne laisserons pas faire ! D’autres propositions existent pour l’Ecole ( de la maternelle à l’université)... celle de la démocratie et de la justice sociale !

Nous serons là et toujours là ... pour lutter, rassembler et apporter d’autres propositions ! ( LIRE ARTICLE DE LA CGT EDUC ACTION DE L’ACADEMIE DE CRETEIL : Réforme du lycée : Darcos persiste et signe....

Vous trouverez ci dessous quelques extraits des propos du ministre de l’éducation nationale ( jusqu’à quand sera-t-elle nationale ? ) et à la fin vous pourrez lire l’extrait de la revue de presse de Philippe Watrelot - Cahiers pédagogiques de vendredi 18 juillet - :

- "Le lycée français va changer, vite et beaucoup. Le ministre de l’Education, Xavier Darcos, qui faisait hier un point sur cette réforme, l’a confirmé. La nouvelle classe de seconde, qui sera en place dès la rentrée 2009, n’aura pas grand-chose à voir avec l’actuelle. Elle sera découpée en semestres, proposera des modules d’enseignement, du soutien, du travail interdisciplinaire, peut-être du droit et de la technologie, etc. " -> voir article du 18 juillet " Les années lycée seront découpées en modules et en semestres " de Véronique Souillé, Libération.fr

-  Xavier Darcos précise l’organisation du futur lycée "modulaire"
LE MONDE, le 18.07.08 par Benoit Floc’h

Officiellement, ce ne sera pas "le lycée à la carte". Mais cela commence à y ressembler. Jeudi 17 juillet, Xavier Darcos, le ministre de l’éducation, a précisé la nouvelle organisation du lycée "modulaire" qu’il veut mettre en place à partir de 2009. La réforme devrait aboutir en 2012.

M. Darcos s’appuie sur le document d’étape qui lui a été remis après plusieurs semaines de consultations par le recteur d’Aix-Marseille, Jean-Paul de Gaudemar, "chef de projet" de la réforme.

L’objectif affiché par ces "premiers principes pour la réforme du lycée" est de "donner à notre pays le lycée adapté à ses ambitions majeures" : limiter les sorties sans qualification, amener effectivement 80 % d’une classe d’à¢ge au niveau du baccalauréat, mieux préparer l’enseignement supérieur.

En ouvrant le dossier, début juin, le ministre avait promis que le lycée deviendrait "le lieu d’une réelle liberté de choix des lycéens".

LES FILIÈRES CONSERVÉES

"La classe de seconde, qui devrait avoir une fonction de détermination, ne joue plus son rôle", a relevé le ministre. M. Darcos propose de lui faire "retrouver son rôle de carrefour" offrant "un choix réel".

En classes de première et de terminale, le principe des filières (générales et technologiques) est conservé, mais sous la forme moins rigide, moins étanche, de "dominantes".

L’idée est de sortir des "tuyaux d’orgue" des séries du bac, en mettant en place "des parcours guidés laissant place à une certaine autonomie de l’élève, clairement colorés pour préparer de manière pertinente à des études supérieures, mais plus ouverts, davantage polyvalents et donc moins exposés à des hiérarchisations implicites, mieux susceptibles de répondre à la diversité des élèves et de leurs aspirations".

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L’ANNÉE ORGANISÉE EN MODULES

L’organisation annuelle des enseignements serait remplacée par "une architecture modulaire". L’emploi du temps des élèves serait composé de modules semestriels d’une cinquantaine d’heures, dans l’esprit de ce qui se pratique à l’université. En seconde, à côté des enseignements généraux, "trois ou quatre modules" offriraient ainsi aux élèves "une palette de choix plus importante, avec la possibilité de changer" en cours d’année.

LES PROGRAMMES REVUS

Une concertation est prévue en septembre autour de la "maquette pédagogique" qui découle de ces propositions de réforme. Avant que le ministre ne tranche sur l’ensemble, fin octobre. Les programmes devront ensuite être revus. M. Darcos assure qu’"il n’y a pas de réflexion" sur le bac, même si la réforme "aura des conséquences" sur l’examen, reconnaà®t Jean-Paul de Gaudemar.

LES LYCÉES PLUS AUTONOMES

Le nouveau lycée suppose, dans l’esprit du ministre, "des établissements plus autonomes" et "une marge de manœuvre importante pour le chef d’établissement en matière d’organisation pédagogique". Dans l’entourage de M. Darcos, on souligne également que "la manière d’organiser les enseignements aura un impact sur la manière d’enseigner".

La réforme pourrait être, pour le ministère, l’occasion de revenir sur les thèmes du rapport commandé en 2007 au conseiller d’Etat Marcel Pochard sur le métier d’enseignant. Celui-ci proposait notamment de mesurer la performance des établissements. Très mal accueilli, le rapport a depuis été mis sous le boisseau.

- Voir dépêche AFP du 20 juillet : Réforme des lycées : "Enseignements organisés autour de trois grands blocs"


Extrait de la Revue de presse de Philippe Watrelot sur le site des Cahiers pédagogiques :

Revue de presse du vendredi 18 juillet 2008 ( avec liens sur le site)

Si on m’avait dit que je ferai une revue de presse le 18 juillet...
Mais il est vrai que, comme je l’ai déjà dit, le ministre de l’éducation a une gestion du calendrier assez subtile. Faire des annonces qui concernent la transformation du lycée le 17 juillet, c’est assez inédit...

Si on s’en tient aux déclarations de Xavier Darcos du 17 juillet qui faisait le point sur la réforme, le lycée français va changer, vite et beaucoup. La nouvelle classe de seconde, qui serait en place dès la rentrée 2009, serait découpée en semestres, avec des modules d’enseignement, du soutien, du travail interdisciplinaire, etc. Plutôt que des horaires annuels, les cours seraient dispensés en modules de trois heures hebdomadaires par semestre
« La seconde doit retrouver son rôle d’année de détermination, a indiqué Xavier Darcos. Trop souvent, les élèves prennent une option et s’aperçoivent à Noël que ça ne leur plaà®t pas. Du coup, ils se désinvestissent. » Les lycéens auraient quatre modules, soit « d’exploration » s’il s’agit d’une discipline qu’ils découvrent, comme le droit ou les sciences économiques et sociales (SES), soit « d’approfondissement », s’ils poursuivent les SES par exemple. Le ministère travaille sur une hypothèse de 60% du temps consacré aux enseignements généraux, 25% aux complémentaires et 15% aux activités d’accompagnement. En « cycle terminal », les lycéens commenceraient à se spécialiser vraiment et ces taux passeraient respectivement à 45%, 45% et 10%. Logiquement, si une telle organisation est retenue, les filières (S, ES et L) disparaà®tront mais on garderait l’idée de “dominantes” .

L’autre objectif revendiqué est de faire baisser le taux de redoublement : un élève en difficulté dans une ou deux matières passerait dans la classe supérieure tout en étant suivi de façon individuelle quelques heures dans la semaine. En conséquence, les enseignants seront amenés à passer du temps dans les établissements, pour assurer le suivi des élèves. “Il n’y aura pas moins d’heures, globalement, même si le temps disciplinaire au sens étroit devrait se réduire un peu", a expliqué M. Darcos. Dans l’entourage de M. Darcos, on rajoute également que "la manière d’organiser les enseignements aura un impact sur la manière d’enseigner". Pour Philippe Meirieu interrogé par Les Échos, en effet, « La réforme suppose une redéfinition du service enseignant ». Mais ce sujet là est sensible et on a bien vu comment le rapport Pochard a été enterré.

Vers quel lycée va t’on ?

Vers un lycée à l’anglo-saxonne selon Les Échos qui voit un net rapprochement avec les standards internationaux ? Peut-être est-ce une des explications de cette réforme. Mais une autre est certainement à chercher dans la recherche d’économies même si le ministre s’en défend et assure que la réforme ne se traduira pas par des suppressions de postes d’enseignant. Mais les 13 500 non remplacements prévus limitent la crédibilité de cette affirmation. On va en tout cas vers un lycée qui coà »te moins cher...

A quelles conditions, cette réforme est-elle possible ?

Éviter l’orientation trop précoce n’est pas une mauvais chose dès l’instant o๠les choix d’options et de modules sont bien encadrés et cohérents, ce qui suppose un suivi. C’est la même problématique pour le soutien, il est nécessaire que cela soit un véritable tutorat avec les moyens nécessaires et des enseignants formés et ayant du temps pour travailler ensemble et communiquer. Sinon, comme le dit Philippe Meirieu , “sous prétexte de préparer l’élève à ce qui se passe à l’université, on va anticiper la sélection universitaire en faisant en sorte que seuls ceux qui savent bien s’organiser parmi des offres multiples s’en sortent.” . Avec lui, on peut s’étonner aussi d’une contradiction. Si le lycée évolue vers plus d’accompagnement des élèves, du soutien, il faudra des enseignants capables de s’adapter à cette évolution du métier. Or, on réduit la formation en supprimant de fait les IUFM et en offrant une formation universitaire qui risque d’être essentiellement centrée sur les savoirs disciplinaires. Ce qui risque de conduire plutôt à l’immobilisme et à la transmission d’une vision traditionnelle du métier !
Enfin, dernier point d’inquiétude, c’est le temps laissé à la préparation et à la négociation. Lorsqu’on lit le calendrier, avec pour principale contrainte la mise en place de la nouvelle seconde à la rentrée 2009, tout devrait être bouclé en décembre 2008.

Cela ressemble pas mal à un passage en force...

Il faudrait donc que cette réforme ait les moyens de ses ambitions et le temps pour sa mise en œuvre...

Le même Xavier Darcos a publié une tribune dans Le Monde daté du 18 juillet intitulée “Le sarkozysme est l’allié de l’école.
Il s’y livre une nouvelle fois à un exercice d’autojustification de sa politique. Dans ce plaidoyer, il se réjouit en outre "d’un système éducatif bien moins monolithique et rétif au changement que ne voudraient le faire croire les sempiternels pétitionnaires qui prétendent l’incarner", "d’un monde enseignant, militant, facilement réactif, mais qui conjure la fatalité sociale", et de "la maturité des lycéens" permettant "d’ouvrir, en toute franchise, un débat sur l’avenir du lycée".

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